Allo maman bobo ! Comment tu m'as fait, chui pas beau
Une grande oeuvre, assurément.
V est un révolutionnaire anonyme, au passé trouble que l'on remontera au fil de l'intrique, dans une Angleterre livrée au fascisme et à la liberté contrôlée. On apprendra à la connaitre, à comprendre ce qu'il est et n'est pas, comme on apprendra ce qu'il s'est passé pour que le monde s'autodétruise et qu'une dictature raciste, homophobe et omniprésente prenne le contrôle.
Evey, jeune fille orpheline et sans le sou, servira de fil rouge à cette intrigue, de sa rencontre de V à son implication plus ou moins volontaire dans son combat. On découvrira les motivations de V, comment le régime le combat et qui sont les exécutants et personnages tiers, tous avec des motivations et passifs qui leurs sont propres.
J'ai dit que c'était une grande oeuvre, ultra référencée (Shakespeare en particulier), à la narration claire bien que non-linéaire, qui apporte le bon flashback au bon moment, qui reprend le thème de 1984 en anticipant beaucoup de cas avérés (TV contrôlées, répressions, lavages de cerveau...) et le dessin fait d'ombres et de personnages laids dans leur soumission et/ou leur soif de pouvoir.
Mais ce dessin m'a justement rendu la lecture tellement difficile, à ne pas pouvoir reconnaitre les personnages, ni les lieux ! Devoir revenir de plusieurs planches pour tenter de retrouver de qui il s'agit m'a gâcher ma lecture. Alors je sais que le but n'était pas de faire du "beau" mais ça ne m'a pas aidé à me plonger dedans.
D'où cette note hérétique devant un tel chef d'oeuvre. Je crois qu'Evey aurait pu chanter Allo Maman Bobo...