Vampyre par nolhane

Quand Suehiro Maruo propose sa vision des vampires on est en droit de s'attendre à tout. Pourtant, ce diptyque (servie dans une superbe réédition en 2019 par le Lézard noir) se veux assez accessible dans la carrière de l'auteur malgré son extrême violence. Je précise que comme toute œuvre de Maruo, ce manga est à réservé à un public averti.
Si l'auteur reprends certains thème récurent chez les vampires comme le rêve de jeunesse éternelle, les rayons du soleil qui brûlent ou encore le romantisme des vampires. Il met de côté tout l'aspect religieux (croix, pieu, aille, eau bénite et consorts) pour se focaliser sur la poésie macabre. Pour cela, il se place du point de vue de 3 adolescents. Ces trois jeunes gens sont en plein trouble par rapport à leur sexualité, l'opposition par rapport à la société, la recherche de limite ou encore le rêve de garder leur jeunesse éternellement.
Sans trop en dire sur l'histoire en elle même, l'histoire va éclat par éclat sombrer dans la nuit des vampires au grès de scènes aussi fortes que violentes.
Maruo joue avec brio des codes sur les vampires et propose magnifique poème noir sur l'adolescence et l'amour.
La poésie sombre, ultra violente et sexuellement macabre qui fait le style de l'auteur convient parfaitement à l'ambiance du récit et se montre ici tout bonnement géniale.
Je trouve que le dessin de Maruo n'a jamais été aussi beau. D'une noirceur magnifique, de nombreuses pages pourraient être vu comme des tableaux tant la composition des planches est réfléchies et la poésie qui s'en dégage, grande. Maruo pousse ici son art toujours plus haut avec l'ambiance unique qu'il instaure et dont ressortent des images d'une grande force (et troublante violence).
Vampyre est un grand manga sur l'adolescence et les rêves romantiques qui en découle. S'est aussi un manga sur l'horreur des Hommes. Poème bd, il n'est pas obligatoire d'aimer les vampires pour apprécier la lecture. Une lecture unique dégageant une ambiance qui vaux le détour grâce à un dessin splendide. Un énième exemple que le manga peut atteindre la notion d’œuvre d'art.