Les pages 76-77 de Monstrueux, échos des pages 18-19 de Vengeance, montrent à quel point les tomes 6 et 7 sont symétriques : même lieux et personnages mais dans l’ordre inverse, même ostentation de la violence mais exercée par ses anciennes victimes. À la quête d’un lieu que Rick, Michonne et Glenn ne connaissent pas succède la quête d’un lieu que Martinez et Alice ne connaissent pas ; à l’exploration succède, pour les trois « gentils », le retour au bercail. Du coup, du point de vue du lecteur, les surprises scénaristiques se font moins nettes : la chute (temporaire) de la prison, à la fois prévisible et sans grandes conséquences sur l’intrigue – un personnage très secondaire mort et un nettoyage qui a l’air d’une caresse en comparaison des récentes explosions de violence… –, semble surtout un prétexte pour mettre en scène les effusions de la famille Grimes et remplir le quota de pages.


Heureusement, depuis le tome 5, Walking Dead est moins bavard : si les dialogues ne sont pas un atout de la série, au moins n’en sont-ils plus un handicap. Sans doute est-ce lié au fait que le thème du secret commence ici à être exploité. Jusqu’alors, il y avait très peu de rétention d’informations : lorsqu’un personnage savait quelque chose, il en faisait généralement profiter ses alliés. Les cachotteries ne duraient guère : le meurtre de Dexter par Rick dans le tome 4, par exemple, fournissait l’occasion d’une bagarre avec Tyreese, mais était vite rendu public.
Or, ici, ni Rick ni Michonne ne racontent toute leur escapade à Woodbury, et Lori tait une partie de ce qu’elle a vécu dans la prison. Les nombreuses zones d’ombre créées dans Vengeance sont pour Robert Kirkman l’occasion de travailler sur le long terme, et donnent au lecteur le plaisir d’être intrigué. Michonne pense-t-elle que le Gouverneur est mort ? D’ailleurs, est-il vraiment mort ? Quant à Martinez, un espion ? A-t-il réussi à sauver sa peau ? Si oui, reviendra-t-il, et avec quelles intentions ?


Il faut cela, d’ailleurs, pour compenser non seulement un dessin aussi faible que dans le volume précédent, mais aussi un scénario dont la crédibilité est parfois toute relative : si le curieux monologue de Michonne en fin de volume – le troisième de la série, si mes souvenirs sont bons, et au moins le deuxième à être surpris par autrui – enrichit judicieusement le personnage, on n’en dira pas forcément autant du caractère résolument increvable de celle qui parvient à marcher une nuit entière après avoir servi de jouet aux pulsions sexuelles et mortifères d’un pur sadique…
Sinon, c’est marrant, mais depuis que Rick n’est prétendument plus le chef, on n’a pas encore vu ce fameux conseil prendre une décision.


Critique du volume 5 ici, du 7 .

Alcofribas
5
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le 21 févr. 2017

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Alcofribas

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