Le premier arc de Ta-Nehisi Coates sur Black Panther est sans aucun doute mon travail préféré sur le personnage. Une intrigue politique profonde qui doit marquer le Wakanda à jamais selon sa conclusion. Sous son impulsion le Wakanda plonge dans une révolution sans précédent, une révolution qui va changer le pouvoir en place et pousser notre héros, T’Challa a une réflexion profonde sur ce qu’il faut pour le Wakanda et non ce qu’il voudrait. Une intrigue captivante et haletante de bout en bout !


Alors que le Wakanda traverse une période d’instabilité et tente de s’ouvrir à la démocratie, d’étranges et redoutables créatures apparaissent dans les provinces les plus reculées du pays. Les dieux auraient-ils abandonné leur peuple ? T’Challa et la mutante Tornade vont devoir percer le mystère.
La Panthère Noire et le Wakanda prennent un nouveau départ sous l’impulsion du journaliste et romancier Ta-Nehisi Coates associé à Chris Sprousse (Thors, Tom Strong) et Wilfredo Torres (Moon Knight).
(Contient les épisodes #13 à 18)


Avant de commencer ma review, un coup de gueule ! Il concerne Tornade. J’en ai ras le bol que ce personnage ô combien charismatique, ô combien fascinant, soit utiliser comme potiche ! Ces derniers temps, à part de passer de bras en bras, comme on pourrait s’échanger une carte de collection, elle ne sert un rien. Un coup on la fourre avec Black Panther, un coup avec Wolverine, un coup avec machin, un coup avec truc, un coup on l’a remet avec T’Challa, cela devient tout bonnement ridicule. Et le pire, peut-être, c’est qu’à chaque fois les choses sont faites comme si elle était en couple depuis longtemps…


On a l’impression, avec ce tome, que son histoire avec T’Challa ne s’est jamais terminé, qu’il s’agissait juste d’un break, alors qu’entre temps, lorsqu’on l’a mise avec Logan on nous a donné l’impression que son couple avec T’Challa était loin derrière elle. C’est décevant, et énervant de voir un personnage maltraité de la sorte. On ne se permettrait pas cela avec un personnage masculin.


Fermons la parenthèse, et revenons à l’intrigue. Le Wakanda est en reconstruction de sa monarchie, une monarchie qui se veut plus moderne, plus proche de son peuple. Mais soyons franc, dans ce tome, nous n’en verrons pas grand-chose. Un problème incroyable frappant le Wakanda, leurs dieux ont disparu !


Les croyances ont une importance capitale pour le peuple du Wakanda, il y a des dieux pour tout, l’eau, la forêt, la connaissance, et même des anciens dieux et de nouveaux dieux. Mais il semble bien, alors que le temps s’emballe sous des pluies incessantes que les dieux ne répondent plus au bon peuple ! Même Bast, déesse de la bannière sous laquelle combat la Panthère Noire depuis des générations, n’est plus là !


Face à un tel mystère, T’Challa est dépassé ! (Ce qui est assez régulier ces derniers temps.) Il demande de l’aide à Ororo, considérée elle-même comme une déesse, encore de nos jours, et surtout au Wakanda, comme elle va s’en rendre compte.


Les dieux ont disparus ! Enfin les Orishas, les dieux « modernes » comme Bast, Kokou, Thot, Mujali ou encore Ptah. Les anciens, eux, semblent vouloir revenir, et à travers des portes mystiques, à travers les régions les plus reculées du Wakanda, font apparaître des créatures anciennes, terrifiantes et d’une agressivité sans fin !


Rien ne semble pouvoir stopper ce désastre, les personnes venant prêter main-forte aux rois, comme les shamans wakandais, tombent les uns après les autres ! Pour ces derniers, leurs prières se transformant en sacrifice involontaire ! T’Challa est perdu ! Mais tout cela, ce nouvel apocalypse est-il véritablement une œuvre divine ?...


Après la monarchie, emblème indéniable du Wakanda, Ta-Nehisi Coates s’attaque à un autre pan de l’histoire du Wakanda, de ses us et coutumes, à quelque chose de beaucoup plus onirique, plus abstrait, les croyances du peuples et les différents dieux de son panthéon.


Et en plongeant dans ce côté mystique du Wakanda, je dois reconnaître avoir été, plusieurs fois perdu, par tout ce lexique wakandais ! Par moment, j’avoue ne pas avoir compris de quoi ou qui on parlait ! C’est assez compliqué de lire ce genre de récit où l’on se sent exclu. C’est vraiment dommage, parce que l’intrigue est bonne, intéressante, mais par moment j’ai l’impression qu’elle n’est pas écrite pour moi.


Qu’il y est des références, des mots, un champ lexical propre au Wakanda, je le conçois totalement, et même le souhaite, cela rend le récit immersif, original, unique même, tel que l’est le Wakanda. Mais autant, et pas forcément expliqué, cela devient excluant et on perd le lecteur. Personnellement, je n’aurais pas été contre un petit lexique en fin de tome.


Graphiquement, c’est joli dans l’ensemble. Mais je trouve que Chris Sprousse, le dessinateur principal de ce tome, fait parti des artistes adepte du strict minimum. Il rend un travail correct et cohérent, mais sans véritablement s’attarder sur les détails, sur la profondeur de ses dessins. On y perd un peu au final.
Et puis son association avec Wilfredo Torres ne fonctionne pas. Ce n’est pas du tout le même style, la même approche de l’Afrique.


Bref, le Wakanda a perdu ses dieux ! Pour un peuple aussi croyant c’est un désastre ! Une intrigue surprenante, surtout après l’intrigue politique de longue haleine que nous venons de vivre. Un récit intéressant, toujours aussi bien écrit mais que je n’ai pas pu savourer comme je l’aurais voulu, me sentant exclu de temps en temps dans ma lecture.

Romain_Bouvet
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le 26 juil. 2018

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