Les aventures "modernes" de Spider-man continue dans ce troisième tome de la série Ultimate qui contient les épisodes US #28-39 de la série Ultimate Spider-Man.
La série continue à moderniser et à changer certains élément de la mythologie Spider-man mais assume de ne toucher qu'à ce qui est "mythique" chez le personnage. Après un oncle Ben hippie, un Bouffon Vert réellement vert et bien plus costaud, une Gwen Stacy punk et un Nick Fury noir, ce troisième tome nous offre un nouveau Venom. Cependant, la célèbre némésis de l'araignée ne représente que la seconde moitié du tome.
L'histoire se concentre, dans un premier temps, sur les difficultés d'adaptation du personnage de Peter Parker. Difficile de vivre sa vie de lycéen et de super-héro. Difficile de ne pas être tendu avec Mary-Jane quand la séduisante Gwen Stacy vient vivre chez Peter suite à l'abandon de sa mère. Difficile enfin d'être Spider-man quand un imitateur cambriole les banques avec le même costume. Spider-man est bien décidé à protéger son nom et son honneur.
On regrette cependant, dans cette partie comme dans la suivante, la rapidité exagéré de l'intrigue. Mary-Jane passe de petite-copine totalement amoureuse au début de l'arc à celle qui largue Peter à la fin (badaboum). La jalousie envers Gwen n'étant clairement pas assez travaillée. On regrettera aussi la rapidité d'installation de Gwen suite au départ (trop vif) de sa mère et la mort, quasi-immédiate de son père. Cependant les conditions sont tragiques, peut être trop romancées (et pourtant, on compare quand même à un combat contre Octopus). Ca reste plaisant mais regrettable, tant cette version moderne du capitaine Stacy était intéressante et aurait gagné à être plus développée.
Le passage avec le copieur est très sympathique pour sa part et offre de très belles scènes, idem pour la rupture soudaine entre Peter et Mary-Jane. Une rupture peut être trop gratuite qui révèle surement les regrets de l'équipe artistique d'avoir mis si vite en couple les deux ados.
La suite du récit se concentre sur le père de Peter. Celui-ci travaillait avec son ami, Eddy Brock Sr. sur un remède contre le cancer. Peter retrouve des vidéos de son père et de Brock et cherche le fils de ce-dernier pour lui transmettre une copie. Eddy et Peter, qui étaient amis d'enfance, se découvre un amour commun pour la biologie. Mais le remède que leurs père avaient trouvé aurait dû être un costume et quand Peter essaye cela il découvre, avec horreur, que cela le recouvre, tel un costume noir, mais le rend, également, incontrôlable.
Adios les origines extra-terrestres du costume noir donc. Ce n'est pas forcément un mal mais son arrivée "gratuit" est tout de même regrettable. On appréciera la mise en avant de la famille Parker mais on reprochera une première approche de Eddy Brock Jr. bien trop manichéenne. Par des détails, le lecteur ne l'appréciera pas et le verra immédiatement comme quelqu'un de mauvais.
On notera aussi que le costume noir ne durera que peu de temps, ce qui est très dommage. Surtout quand on compare à la période géniale que ça avait été en 1983 avec l'histoire du costume extra-terrestre. Ce manque d'exploitation est aussi présent pour Venom qui apparaît bien peu. Eddy n'est pas capable de contrôler son pouvoir et dès le premier affrontement, il disparait.
Graphiquement, ça reste très beau bien que les âges des personnages se mélangent. 15, 25 ou 40 ans et les personnages ont des visages très proches dans les traits, c'est vraiment dommage. Heureusement c'est beau malgré tout, notamment grâce à un superbe travail sur la couleur.
Le graphisme du nouveau Venom est génial, très proche de l'ancien, il n'en est pas moins "fou" dans le sens où on sent la bête hors de contrôle et donc, proche aussi de Carnage (dans sa version habituelle).
Malgré tout, j'ai un énorme regret pour ce tome : trop rapide, trop hollywoodien. On a l'impression que Ultimate Spider-Man se veut être un remake rapide (6 numéros à chaque fois) d'arcs majeurs de la série originelle mais qui doit en même temps être connue du grand public. Cet aspect lié à la vitesse du récit et des évolutions fait qu'on peut se demander vers quoi on se dirige avec le 4ème tome.