Sceptique
J'adore Gipi. Vraiment. Et j'adore Manu Larcenet (je dis ça parce que j'ai trouvé beaucoup de parallèles entre plusieurs oeuvres de Larcenet et celle ci (Blast et la BD sur Van gogh surtout). Mais...
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le 1 févr. 2014
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Gipi est un de ces rares auteurs de BD qui a acquis une véritable notoriété en seulement quelques albums. Ainsi, sa cinquième œuvre, Note pour une histoire de guerre a reçu le prix du meilleur album à Angoulême en 2006. Pourtant, sa dernière publication datant de janvier dernier, Vois comme ton ombre s’allonge est passée quasi-inaperçue, ne figurant même pas dans la sélection officielle du dernier festival d’Angoulême, contre toute attente.
Scénario : Le récit est partagé en deux temps : celui du présent, où Silvado Landi, un écrivain de quarante-neuf ans, fait un séjour à l’hôpital psychiatrique suite à une inexplicable crise de folie. Mais la plupart des scènes sont l’évocation de ses souvenirs, les moments forts de sa vie, sa relation avec sa fille, sans oublier les passages où l’on suit son ancêtre dans les tranchées de la Grande Guerre. Encore une fois, Gipi prône l’ambiance avant tout. La narration volontairement chaotique et les changements réguliers de méthodes de dessins donnent un résultat pour le moins particulier, mais qui nous permet de mieux nous mettre à la place du personnage en proie à la schizophrénie.
Dessin : Pour ce qui est de ces différentes techniques, Gipi passe d’ambiances très colorées à l’aquarelle à des planches en noir et blanc avec un nombre impressionnant de trait, en passant par des tons très gris quand il évoque le No Man’s Land. Malgré les apparences, le mélange reste parfaitement cohérent, et l’on demeure ébahi par le style unique de l’auteur.
Pour : Ayant une démarche très graphique, l’album nous laisse régulièrement contempler des cases très symboliques, à la composition picturale chargée d’émotions. On pourra citer un arbre mort au beau milieu des tranchées, une station-service au beau milieu de la nuit, ou encore les nombreuses représentations d’un ciel nuageux, profondément mélancolique.
Contre : La narration fonctionnant par écho et passant d’une époque à l’autre sans transition trouble beaucoup, et pourrait même en rebuter certain. Au terme de la première lecture, on se rend clairement compte qu’il faut relire la BD plusieurs fois pour comprendre tout ce qui est évoqué.
Pour conclure : Avec Vois comme ton ombre s’allonge, Gipi signe son œuvre la plus expérimentale, la plus variée dans ses ambiances graphiques autant que dans son propos, bref, la plus atypique. Du coup, cela donne l’impression que l’auteur s’est un peu éparpillé, ce qui explique le manque de visibilité de l’album à sa sortie. Mais n’ayez crainte : pour peu que vous soyez un lecteur assidu, cette lecture vous charmera complètement.
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Créée
le 16 sept. 2014
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