Vol 22 vers on-ne-sait-où (Ma vrai note 6,5/10)

Après le ratage nommé Les Bijoux de la Castafiore, il était difficile d'espérer que Tintin pouvait reprendre le chemin de la réussite.

D'autant plus que Tintin allait faire face à un rival nommé Astérix...

...quelques années durant l'écriture du prochain tome de notre reporter préféré (ayant duré cinq ans), ce dernier commençait à perdre en popularité.

[Et ça, ça ne vient que du public préférant se procurer des albums d'Astérix que des albums de Tintin; pas d'une rivalité proche de la colère entre les deux auteurs. En effet Hergé, lui-même, avait un grand respect pour Goscinny, en ayant dit, lors de la mort de ce dernier, que la bande-dessinée française avait perdu un maître et que Goscinny avait fait un clin d'oeil à Tintin dans Astérix chez les Belges où les Dupondt font un caméo dans ce dernier.]

Vol 714 pour Sydney avait donc peu de chances d'intéresser aussi bien le public, lisant les aventures du gaulois (sortant plus régulièrement que celles du reporter belge) qu'Hergé lui-même commençant à se lasser des aventures du reporter et souhaiterait faire de la peinture (ce qui, hélas, n'a jamais abouti ceux ayant vu ses toiles disant que cela ne valait pas ce qu'il faisait en bande-dessinée).

Cependant, toutes ces mésaventures ont-t-elles fait de Vol 714 pour Sydney un album inintéressant?

Penchons-nous sur lui en détails.

Tout d'abord l'histoire.

Tintin et ses amis sont invités à un congrès scientifiques à Sydney en tant que premiers humains à avoir marché sur la Lune.

[Oh du calme les américains! On parle de fiction, pas de réalité.]

Durant une escale à Djakarta, ils rencontrent Carreidas, un milliardaire imbu de lui-même mais tellement amusé par Tournesol qu'il décide d'embarquer le groupe à bord de son avion privé lui-même se rendant à Sydney.

Malheureusement pour eux, Spalding, le garde du corps de Carreidas, complote contre lui et prend le groupe en otage en les emmenant sur une île isolée où ils sont attendus par...

RASTAPOPOULOUS!

Alala! Dire que cet album aurait pu être une réussite avec l'ennemi fétiche de Tintin ainsi qu'au retour d'Allan ces méchants étant tous deux connus pour leurs charismes respectifs d'antagonistes intelligents, manipulateurs et pervers.

De plus, Vol 714 pour Sydney a une excellente atmosphère d'aventure: voyage, scènes d'action, suspense, tension...De plus, loin des voyages précédents, certes, dangereux mais prenant plusieurs jours les héros faisant des pauses pour réfléchir à quoi faire, tout se déroule dans un huis clos isolé du reste du monde en seulement quelques heures ne laissant jamais de répit à nos personnages se trouvant presque dans une course contre la montre.

Malheureusement, tout ceci est gâché par la PIRE IDEE qu'Hergé pouvait imaginer: nos méchants préférés deviennent tous des crétins, agissent comme des abrutis et sont ridiculisés. En gros, ils sont tellement c*** qu'il n'est pas du tout difficile pour Tintin de les affronter alors que dans les albums précédents, ils lui donnaient du fil à retordre.

En ce qui concerne les autres personnages, ce n'est pas vraiment mieux: Carreidas est une tête-à-claques, Tournesol est ridicule...

...seul Tintin et Haddock sont fidèles à eux-mêmes et sont appréciables durant tout le récit.

De plus, au trois-quarts du récit, on change totalement de registre de manière WTF qu'on se demande si Hergé savait où il allait en écrivant cet album ou s'il manquait d'idées.

Bref, Vol 714 pour Sydney avait beaucoup de potentiel et a beaucoup de qualités mais est malheureusement parasité par de très mauvaises idées faisant qu'on est loin des aventures palpitantes des aventures précédentes.

Dommage!