C’est peu dire que le sous-genre du zombie, et l’ensemble de ses « cousins » infectés de quelconque manière, est des plus pléthoriques. La profusion d’œuvres, qu’importe le support concerné, se veut ainsi variée en termes de qualité : il y a à boire et à manger.
Pas sûr toutefois que Voraces soit le meilleur point d’entrée pour découvrir le travail de Christophe Bec, l’auteur et dessinateur ayant officié sur quelques titres au demeurant bien réputés. Issu de la collection « Flesh & Bones » de Glénat, la présente BD nous laisse circonspect quant à son utilité même, celle-ci n’apportant définitivement rien au registre susnommé tout en faisant montre d’une pléiade d’écueils.
Compte tenu de l’expérience de Bec, nous pouvions espérer davantage : si l’intrigue de Voraces ne fait que reproduire les grands arcanes de l’épidémie zombiesque, son parti-pris frontal et le traitement inexistant des contours d’un tel univers se privait d’apports croustillants. Restait donc à compenser via le rythme, l’horreur et, pourquoi pas, un soupçon de réflexion au sein de ce convoi « humanitaire » perdu d’avance.
Sauf que tout ira de travers : les personnages préalablement introduits disparaissent rapidement, à moins que ce ne soit du fait d’une narration aux fraises et d’un découpage confusant. Même Osawa, intronisée narratrice en l’espèce, va briller de par sa transparence, dans la droite lignée d’enjeux malingres et d’une prévisibilité palpable. Encore que, Voraces parvient parfois à surprendre, ses zombies combinant les traits du guérillero et du cannibale déliquescent : un soupçon d’innovation donc, si ce n’est que le caractère brouillon de la BD va l’emporter sur tout le reste.
Pour ne rien « gâcher », le style graphique de Stefano Landini n’est guère satisfaisant, celui-ci ne retranscrivant que passablement la terreur et les effets de masse. Ceci conjugué aux errances citées plus haut, Voraces nous en touche une sans toucher l’autre, un comble au regard des prétentions amères de son dénouement… lui qui, du fait d’un cheminement laborieux, ne pouvant relever que du pétard mouillé. Dispensable donc.