Il est toujours difficile d'aborder un crossover Marvel pour un néophyte. War of Kings est à la fois la suite des Gardiens de la Galaxie, des crossovers galactiques Annihilation et Annihilation Conquest, mais aussi du crossover terrien Secret Invasion... Rien que ça. Si la lecture de tous ces comics n'est pas indispensable, elle permet malgré tout de mieux saisir les enjeux de ce War of Kings. Le volume narre la guerre entre les Inhumains, dirigeants de l'Empire galactique des Krees, et le tout-puissant Empire Shi'ar, mené d'une main de fer par Vulcain, le "troisième frère" Summers.
Citoyens de tous les empires, révoltez-vous!
Si l'histoire elle-même se laisse suivre, il est difficile de s'extasier devant ce récit dont la majorité des personnages est méprisable à souhait. Vulcain n'est qu'un tyran générique sans réelle profondeur, et si les Inhumains dégagent plus de charisme, ils en demeurent pas moins des monarques absolutistes aux dérives conquérantes et aux ambitions délirantes. Rappelons au passage qu'ils sont eux-mêmes responsables du conflit par stupidité. Ils portent finalement bien leur nom en agissant de manière "inhumaine"... Ils s'imposent de manière autoritaire à une autre nation, et amène avec eux la guerre.
Plus j'ai avancé dans le récit, plus je me suis souvenu de ce qu'un de mes vieux professeurs m'avait dit un jour, "dans la vie, il faut toujours se mettre du côté des plus faibles". Finalement, les "héros" de War of Kings sont les peuples des deux empires, les Kree et les Shi'ar, premiers à subir les effets de cette guerre menée par ces monarques autoritaires et belliqueux venus d'un autre monde.
Un ensemble qui manque de cohérence
On trouve malgré tout quelques bonnes idées : les intrigues de Crystal et de Gladiator sont plutôt intéressantes, mais elles manquent de cohérence. Crystal, par exemple, prévoit d'assassiner sans scrupules son futur époux dans les premières lignes du récit, mais lorsque celui-ci manque d'être assassiné par les Shi'ar quelques pages plus loin, elle fond en larmes et veille à son chevet jusqu'à son rétablissement... Si l'idée n'est pas absurde, elle est trop vite expédiée et perd donc en crédibilité.
Le traitement des personnages féminins toujours aussi navrant
Un des points faibles des Comics de super-héros a toujours le traitement réservé aux personnages féminins. Sexualisés à outrance, les héroïnes ressemblent plus à des fantasmes de geeks qu'à des femmes. Rappelons que l'ouvrage est paru en 2009, c'est assez honteux... et c'est d'autant plus dommage que certains personnages féminins sont intéressants : que ce soit l'impératrice déchue à laquelle on s'attache, ou l'Inhumaine Crystal, seul personnage du récit semblant posséder une âme.
Au final, tout n'est pas à jeter dans ce War of Kings dont les dessins sont somptueux (il faut le souligner), mais sa lecture n'est à recommander qu'à ceux qui ne veulent rien louper de l'Univers Cosmique de Marvel. Pour les autres, mieux vaut passer son chemin et économiser 30€.