Quand il ne lit pas l’Attaque des Titans, Yôhei joue du poignet (merci Kei pour le tuyau) en pensant à Yui, une fille de sa classe. De quoi bien occuper les soirées d’un collégien a priori banal. Il n’est pas victime de brimades scolaires, n’a pas de problèmes à la maison ni de notes. Une vie tranquille (et morne ?) semble l’attendre. Mais l’ellipse temporelle chère à Oshimi intervient dès le premier chapitre pour perturber le sentier suivi.
Kei part, du collège on passe au lycée mais Yôhei en pince toujours pour Yui. En bon adepte du triangle, celui-ci se reforme alors que Kei revient mais a « arrêté d’être un homme ». Il se genre au masculin mais porte un uniforme féminin au lycée. C’est lui qui figure sur la jaquette. L’info fait l’effet d’une petite bombe dans la classe où les trois camarades se trouvent et on pourra trouver un éventail de différentes prises de position sur le sujet parmi les élèves qui la composent.
Et quand Kei annonce à son ancien ami Yôhei qu’il va lui « apprendre plein de choses bien plus intéressantes que la branlette ! », même sans avoir l’esprit mal tourné, on pressent que le quotidien du trio sera bouleversé (jurisprudence Happiness, les Fleurs du Mal…). Et ce n’est pas la fin du tome qui viendra dissiper cette idée !
Ce premier tome est mené tambour battant, comme s’il y avait une urgence chez l’auteur à arriver aux situations qu’il souhaite aborder, à dire ce qu’il veut dire, expliciter. Et l’épilogue final en 10 cases confirme qu’ici aussi, il est question de sujets qui préoccupent directement Oshimi avec des éléments qui feront peut-être écho aux questions que vous avez pu vous poser un jour ou l’autre… Rendez-vous au tome 7 pour connaître la conclusion de ses réflexions et du récit.