Après le diptyque Castaka, le préquel à la parution Méta-Lente, le dernier Méta-Baron reprend du service toujours sous l'égide du prolifique Jodorowsky, ce dernier ayant tout de même délégué la scénarisation de son histoire. On y ressent pas mal l'influence de Dune : l'hépyphite comme variante à l'épice, le Techno-Pape aux airs Harkonen, ou encore la guilde de commerce.
L'album est essentiellement introductif, il présente les nouveaux personnages et le contexte politique en amorçant les futures confrontations. L'ambiance est plus sombre avec des personnages qui en font des tonnes dans la cruauté et le sadisme gratuit pour que l'on comprenne bien qu'ils sont des méchants. Cet aspect est assez poussé avec pas mal de Méta-idées de torture et autres sévices.
Du coup même l'inénarrable Tonto est un peu dépressif et ne blague plus tellement, il a d'ailleurs troqué son ex partenaire pour une intelligence artificielle sarcastique que l'on voit dans tous les trucs de S.F actuels. Même graphiquement c'est assez dérangeant ce style réaliste, presque photographique, à l'éclairage blafard qui fait des gueules de psychopathes aux personnages. Le gars touche sa bille en dessin et maîtrise à fond l'art de la tablette graphique, ça confère une identité visuelle vraiment singulière à cette nouvelle saga après les styles forts de Gimenez ou Das Pastoras.