Avertissement : il semblerait que l'édition française de Wolverine Origin soit la compilation de deux miniséries : Wolverine Origin à proprement parler, de Paul Jenkins, et une série qui fait suite à House of M, probablement le début de la série longue Wolverine Origins, qui retrace la quête du héros pour se venger de son passé. Je ne critiquerai ici que la série Wolverine Origin. Je pourrais créer une nouvelle page qui lui est spécialement dédiée mais c'est déjà tellement chaotique la section comics de Sens Critique que je préfère pas en rajouter quand ce n'est pas absolument nécessaire.
Donc, Wolverine Origin. À une époque qui n'est pas spécifiée dans mon souvenir (mais qui se situe aux environs de fin XIXe-début XXe), nous suivons trois l'enfance de trois personnages qui évoluent dans la maisonnée de la riche famille Howlett : James Howlett, le rejeton du chef de famille, est un garçon à la santé extrêmement fragile et timoré, Dog est le fils de Logan, le jardinier, et c'est Rose, fraichement arrivée afin de prendre soin de James, qui nous narre dans son journal intime les événements qui surviendront dans la vie des trois compères. Les premières années se passent assez bien, mais au fil du temps, les rancoeurs grandissent, et Dog subit de plus en plus l'influence néfaste de son père, brutal, alcoolique, et extrêmement rancunier envers les puissants...
En gros, c'est JoJo. Il y a en effet des tas de parallèles à faire entre le premier arc de JoJo's Bizarre Adventures et cette création de Paul Jenkins, qui a selon toute vraisemblance lu le manga de Hirohiko Araki ( la coïncidence parait vraiment trop énorme). Je ne mentionne pas cela complètement par hasard, parce que l'écriture de Paul Jenkins, comme celle du créateur de JoJo, emprunte énormément au registre épique, ce qui se ressent énormément dans les séries Inhumans et Sentry, qui sont d'ailleurs toutes deux de véritables chefs d'oeuvre à recommander sans modération. Origin nous conte ainsi le drame des premières années de Wolverine, celles qui vont forger son caractère et vont l'amener à découvrir sa mutation. Le récit est d'une simplicité désarmante, mais va confronter Wolverine à l'amour, la mort, la rivalité, la cruauté, le sens héroïque du devoir...
Un récit mythique et mythologique splendidement sublimé par Andy Kubert au dessin et Richard Isanove à la colorisation, pour un résultat qui ne m'aura pas aussi marqué que ce que Jae Lee a pu réaliser sur les deux autres grandes séries de Jenkins, mais qui parvient malgré tout à donner une identité visuelle certaine à Origin.
La mini-série n'en reste pas moins un poil trop prévisible et convenue par rapport à ce qu'on était en droit d'espérer. La faute peut-être à son modèle avoué, que l'on devine par moments tellement fort qu'on a parfois l'impression de lire une simple copie légèrement arrangée pour les besoins de Marvel. L'hommage est cependant appréciable et apprécié pour ma part.
Très belle série malgré tout.