Profitant de sa récente réédition, l'acquisition du comics Wolverine Snikt! découlait d'un intérêt conséquent pour la rencontre aguichante d'univers étrangers : l'emblématique Logan au sein du trait post-apo reconnaissable entre tous de Tsutomu Nihei.
Une rencontre alléchante à souhait pour qui apprécie le mutant griffu et le travail du mangaka, qui en répondant positivement à la demande de Marvel promettait un récit explosif comme tranchant ; au bout du compte, si l'on est pas déçu du résultat ce Snikt! pèche quelque peu en terme d'intrigue, sa trame filiforme pouvant se résumer en une poignée de mots.
Rien de bien étonnant malgré tout, une pareille teneur scénaristique de la part de Nihei paraissant pour le coup logique vis-à-vis de son credo habituel ; ceci d'autant que l'incorporation de Wolverine à un monde rappelant sous bien des coutures BLAME! abonde en ce sens, l'immensité prodigieuse des décors et la menace des mandates ne rappelant que trop bien le quotidien de Killy.
Snikt! ne consiste heureusement pas en un vulgaire copier-coller de l'oeuvre phare de Nihei, son récit expéditif basée sur le voyage temporel lorgnant tout aussi bien du côté du fameux Days of Future Past, sauf qu'ici Wolverine fait le chemin inverse ; s'il est difficile de lui reconnaître une âme propre, le comics demeure toutefois une expérience intéressante en sa qualité de semblant de cross-over original.
L'autre grand intérêt de Snikt! concerne naturellement son visuel détonnant, qui épaulé d'une colorisation efficace est proche d'en justifier à lui seul la lecture ; on y retrouve sans surprise la patte typique de Nihei, qui bien que faible en terme de chara-design humains s'avère une nouvelle fois renversante au cœur de l'action, l'opposition du charismatique Wolverine à d'impressionnants mandates accouchant de planches somptueuses en l'espèce.
En résume le travail de Nihei brille une fois encore d'un graphisme atypique se destinant avant tout à son lectorat, ce dernier étant d'ailleurs le plus à même d'apprécier à sa juste valeur la légèreté de son intrigue taciturne privilégiant la baston à la parlotte ; pour ce qui est des autres... je n'en dirai pas tant.