Avec ce second tome de Wonder Woman Guerre et Amour, nous nous retrouvons avec les ultimes épisodes de la belle amazone sous l’ère Rebirth. Jusqu’à maintenant nous avons eu le droit à du très bon avec Greg Rucka, effaçant malheureusement, un peu le run d’Azzarello durant les New52, du mauvais avec un James Robinson peu inspiré et fan de Premier Baiser, pour conclure avec G. Willow Wilson, qui parvient à insuffler un nouvel élan à une Wonder Woman qui n’a que très rarement semblé aussi fragile et pleine de doutes.
Le voyage de Wonder Woman à travers le royaume brisé touche à sa fin, mais qui l’attend au bout du chemin ? Et qui en est d’ailleurs le créateur ? Les réponses à ces questions fourniront les pièces manquantes d’un puzzle qui bouleversera à jamais la destinée de Diana. D’autant que se profile à l’horizon le spectre de la trahison. Non loin de là, une dangereuse alliance se forme entre Lex Luthor et un autre membre de la Légion Fatale, Cheetah, bien décidée à en finir avec la Princesse Amazone.
Wonder Woman – Guerre et Amour présente, en deux tomes, le nouvel arc narratif de la Princesse Amazone, écrit par G. Willow Wilson (Ms. Marvel). Assistée à l’écriture par Steve Orlando et au dessin par de nombreux artistes, parmi lesquels Aaron Lopresti (Captain Marvel), Jesus Merino (Superman) ou encore Xermanico (Injustice : Gods Among Us), la scénariste explore les doutes et les responsabilités qui pèsent sur les épaules de Diana et notamment la relation complexe qu’elle entretient avec Steve Trevor.
(Contient les épisodes #73 à 83 et #750)
En essayant de tuer Arès dans leur prison ancestrale, Graal a provoqué un véritable chaos ! Le dieu de la guerre est revenu sur Terre, avec la ferme intention d’agir selon l’inspiration de Wonder Woman. Mais même avec de bonnes intentions, il provoque la guerre et le chaos.
Mais le retour d’Arès n’est pas la seule apparition mythologique sur notre planète. Des créatures fantastiques, Artémis, ou encore Atlantiade, la fille… le fils… l’enfant de la déesse de l’amour. Wonder Woman se met en tête de retrouver tous ces nouveaux venus, avec le secret espoir de retrouver son peuple, les Amazones, et sa mère, Hippolyte.
Mais les actes de Graal ont beaucoup plus d’impact, la frontière entre les mondes, entre la Terre et l’Olympe, est rompue. Si Wonder Woman finit par retrouver quelques Amazones, elle apprend que sa mère est prisonnière de Graal et qu’elle va devoir affronter certaines de ses sœurs, pour la retrouver ! Une nouvelle fois, le sort s’acharne, s’abat sur Diana. Ne cessant d’en rajouter à son fardeau émotionnel du moment.
Je trouve que tous les récents événements autour de Diana, se cristallisent autour de sa relation avec Steve Trevor. On a très rapidement passé le plaisir de pour nos deux tourtereaux de se remettre en couple, pour ne faire qu’assister à un éloignement de plus en plus triste, inévitable et consumé entre les deux amoureux. G. Willow Wilson nous propose une rupture en finesse mais brutale, attendue mais déchirante entre ces deux personnages. Une rupture qui petit à petit montre qu’elle se serait fait sans la « disparition » de l’amour dans le monde.
L’histoire avec Steve, c’est fait. La quête de sa mère, c’est fait. Il ne reste plus qu’à régler le cas Cheetah. Malheureusement, Willow Wilson quitte le navire avant les derniers épisodes, remplacée par Steve Orlando. Une valeur sûre, mais qui ne parvient pas à insuffler un côté épique, culte à l’affrontement entre une Diana perdue, et une Cheetah encore plus puissante et mortelle grâce à Lex Luthor.
Les choses s’enchaînent trop vite, ne permettant pas aux lecteurs de s’immerger dans l’intrigue, de trembler pour notre héroïne. Et puis il faut bien reconnaître que Steve Orlando y va franco, sans la moindre subtilité, sans la moindre finesse. On perd la Diana sensible, à fleur de peau de Willow Wilson, pour une Wonder Woman plus bourrue, plus centrée sur l’action.
Même s’il faut reconnaître, malgré tout, que Steve Orlando essaie d’aller au bout de cette idée de dépression, pour aider Diana à mieux rebondir, à mieux « renaître ». J’espérais mieux comme round final entre Wonder Woman et Cheetah. Mais à sa décharge, le scénariste doit faire avec les impératifs que Scott Snyder impose à tous avec son Death Metal.
Graphiquement, c’est comme pour le scénario. Une première partie du tome exceptionnel, avec les dessins de Xermanico, Lee Garbett ou encore Jesus Merino, avant de finir avec des dessins beaucoup moins impactants, beaucoup moins agréables à regarder, beaucoup moins immersifs avec des artistes comme Vicente Cifuentes ou Kieran McKeown. Toujours dommage de faire venir ces artistes pour finir une série et nous laisser sur une mauvaise touche.
Bref, un très bon deuxième tome, un peu moins intéressant et fort que le première, la faute à des ultimes épisodes moins impactants, moins réussis, moins géniaux. Néanmoins, G. Willow Wilson est parvenue, avec l’aide de Steve Orlando à permettre à Diana de faire une grosse introspection, de remettre de l’ordre dans sa vie, avant un nouveau départ. Un run Rebirth plaisant à lire dans sa grande majorité, mais qui ne marquera pas le personnage.