Effaçons vite cette histoire de nos souvenirs
Suite et fin de la saga Odyssée. Saga sensé relancer Wonder Woman aux Etats-Unis, mais ça c’était avant le relaunch qui rend ces nouvelles origines factices. Nouvelles origines par J.M. Straczynski, mais c’était avait qu’il ne quitte le navire pour Superman Earth One. Bref rien de bien bon à l’horizon d’entamer ce deuxième tome. Mais de quoi ça parle exactement ?
Qui a changé le passé de Diana et des Amazones ? Quel effet cela a-t-il eu sur ses plus grands ennemis comme ses plus proches alliés ? Wonder Woman est-elle prête à affronter les Dieux et modifier le cours de l’histoire ? Les réponses s’enchaînent dans un final cataclysmique qui oppose Diana à… elle-même !
Wonder Woman est donc à la poursuite du responsable du massacre vu dans le tome 1. Après un terrible affrontement avec Cheetah, Artémis et Giganta, Diana doit son salut grâce à l’intervention de l’un de ses ennemis. On découvre aussi enfin le nom de son adversaire, la Morrigane, enfin entre autre…
L’histoire est ici, contrairement au tome 1, beaucoup plus complexe, moins axée sur l’action pure et violente. Il fallait au moins un tome pour expliquer le pourquoi du comment. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que dans le genre tordu il est difficile de faire mieux que ce à quoi pensait Straczynski. Enfin ce n’est pas que de sa faute. Le monsieur a quitté le navire en marche et le pauvre Phil Hester s’est retrouvé avec juste les notes de son prédécesseur pour achever cet arc. Le pauvre se retrouve avec une histoire sans saveur, une Diana avec le charisme d’une huître sur son rocher, un costume absolument affreux. Il fait son job sans plus, sans arriver à nous faire rentrer dans l’histoire. Les ennemis s’enchaînent, les combats avec, et les explications tordues se cumulent.
Puis vient le gros, gros soucis de ce deuxième tome. Sept épisodes composent ce tome. Sept épisodes pour cinq dessinateurs et 7 encreurs. Et même si les styles sont assez proches, on ne peut que constater les différences chapitre après chapitre. Et certains sont quand même bien en dessous des autres. Là où le premier tome était très beau, celui-ci fait beaucoup plus simple, il n’a pas, ou peu, de décor en arrière plan, quasiment tous préférant le fond noir ou de gros nuages de poussières. Bref, les dessins qui remontaient la note pour le tome 1, risquent de la faire descendre sur ce deuxième volet.
La coupure entre la narration de Straczynski et celle d’Hester se fait sentir également. On passe de personnages à la personnalité riche et intéressante à des personnages pour lesquels on n’éprouve pas la moindre empathie. Déjà qu’il ne se passe souvent grand-chose dans les scénarios de Straczynski, alors si en plus son point fort sur les personnages n’est pas repris par Hester, on coule à pic.
La seule lueur d’espoir viendra du chapitre où l’un des ennemis de Wonder Woman vient à son aide. On y découvre un point de vue assez surprenant et émouvant sur Wonder Woman et le rôle qu’elle a à jouer. Mais lueur qui s’éteindra bien vite.
Bref j’attendais de belles et bonnes explications sur le pourquoi du comment. Je les ai eus mais elles furent indigestes et sans saveur. Les dessins qui ont commencé comme des feux d’artifices dans le premier tome n’ont fait que s’éteindre au fil des pages jusqu’à la fin du tome 2. Une Wonder Woman trop différente de ce que l’on connaît, sans charisme, trop jeune. Un scénario qui s’annonce intriguant et bourré d’action, devient très vite prise de tête. Heureusement que ces épisodes furent les derniers de la série avant le relaunch et l’arrivée de la série de Brian Azzarello et Cliff Chiang, qui elle, pour le coup est une vraie réussite. (Avec le costume traditionnel de Wonder Woman et une mythologie omniprésente !)