Ah la la… Ce que c’est compliqué de lire du bon X-Men ces dernières années. Après le vide du néant de Brian M. Bendis, nous avons eu le droit, ensuite, au très mauvais run de Jeff Lemire, qui a débouché sur Inhumans VS X-Men… Comme la terrible impression de ne faire que sombrer un peu plus à chaque relaunch, à chaque changements de scénaristes. Autant dire, que je ne me fais que peu d’illusions au moment d’entamer X-Men Blue, avec l’arrivée de Cullen Bunn sur la licence mutante.
Les membres de la première équipe de X-Men, venus d’une ligne temporelle alternative, ont uni leurs forces suite au conflit qui a opposé les Inhumains aux enfants de l’atome. Cyclope, le Fauve, Iceberg, Angel et Marvel Girl sont désormais prêts à relever de nouveaux défis, avec l’aide d’un allié inattendu : Magnéto ! Le maître du magnétisme, ennemi juré des protégés de Xavier, dit avoir changé, mais les héros ne sont pas tous convaincus de sa loyauté…
Cullen Bunn et Jorge Molina, entre autres artistes, remettent les X-Men des origines sur les feux des projecteurs et les projettent notamment dans le monde dominé par l’Hydra de Secret Empire.
(Contient les épisodes X-Men Blue (2017) #1 à 12)
Et oui… ils sont toujours là… Les X-Men des origines que Bendis a eu la mauvaise idée de faire venir dans notre présent, sans savoir quoi en faire, son toujours là… Difficile de s’en débarrasser.
Qui dit nouveau relaunch, dit nouvelle équipe artistique, dit nouvelle équipe de X-Men. Avec X-Men Blue, on suit donc les jeunes X-Men, menés par Marvel Girl, sous la supervision de Magnéto. N’ayant pas réussi à s’intégrer aux équipes dites « actuelles », les jeunes mutants décident d’agir de leur côté et de tout faire pour redorer le blason de la mutanité.
Cela passe par des combats contre des ennemis habituels des X-Men, comme le Fléau ou Black Tom Cassidy par exemple. Mais si les victoires sont là, cela est plus compliqué en interne. Iceberg n’est que l’ombre de lui même, en pleine détresse amoureuse, Angel est complètement transparent, le Fauve s’enferme de plus en plus sur lui-même en grommelant dans la magie, énervé de ne rien pouvoir faire, Cyclope juste chiant comme un Cyclope et Marvel Girl toujours en questionnement sur le fait d’avoir accepté Magnéto à leur côté.
C’est dans ce climat un peu particulier, dans ces moments de doute, que l’équipe s’adjoint un nouveau membre ! Il faut bien un Wolverine dans chaque équipe de X-Men, et comme la relation n’est pas au beau fixe entre Angel et Laura, il fallait trouver quelqu’un d’autre. Je dois bien avouer que je suis assez surpris, décontenancé même de voir ce personnage de l’univers Ultimate débarquer ici.
D’autant que c’est un personnage que je n’appréciais pas particulièrement. Et puis le début d’intrigue, que l’on va, sans doute, retrouver sur le prochain tome, ne m’a pas parlé. Je ne suis pas rentré dedans. Faut dire, à un moment donné, il faut tourner la page et faire son deuil de l’univers Ultimate. C’est bon !
On verra par la suite, ce que cela donne, mais pas du l’envie de poursuivre cette intrigue.
A côté de cela, le Fauve, de plus en plus « accroc » à la magie est, une nouvelle fois, responsable d’un désastre. Une nouvelle fois il est dépassé, manipulé par les forces qu’il tente de contrôler et se retrouve à mettre tous ses amis en danger. Les premiers X-Men se retrouvent, une nouvelle fois, l’épicentre d’une éventuelle potentielle destruction du monde !
Une crise qui va, encore davantage, creuser le fossé entre les membres de l’équipe. Équipe qui va voir débarquer encore un nouveau membre d’une autre réalité…
On sent que Cullen Bunn essaie de redonner un peu de rythme à ces personnages. Mais tout cela est laborieux. Il y a une petite de trame de fond, enfin, mais on reste avec les éléments lourds et les mauvaises idées des runs précédents alors forcément cela ne donne pas vraiment envie de se plonger dedans.
Notons également le petit intermède Secret Empire, où l’équipe de Marvel Girl, sans nouvelle de Magnéto, devient la cible d’Emma Frost et « ses » X-Men, désireux de tenir parole envers le chef d’Hydra, Captain America.
Graphiquement, pas moins de neuf dessinateurs. Si on retire Matteo Buffagni et Jorge Molina, on se retrouve avec des seconds couteaux. Des troisièmes, cinquièmes, dixièmes… A un moment donné, je veux viens que l’on se dise on va donner leur chance à plein de nouveaux talents sur les X-Men parce que l’on en a plus rien à faire, mais quand même ! Franchement ! Ces douze épisodes sont tout simplement dégueulasse ! Pardon pour la vulgarité, mais qu’est ce que c’est moche ! Aucune cohérence graphique, si ce n’est la douleur aux yeux que cela provoque de regarder ces planches.
Bref, cela se laisse lire, mais franchement, ce n’est que du vent. Cullen Bunn tente de nous proposer des choses, mais à un moment, on n’y croit plus du tout. Je sens que le périple va être long, très long, et laborieux.