Tous les éléments d'un bon final!

Mi-figue, mi-raisin cette trilogie du Messie, après les deux premiers volets. Un premier tome vraiment réjouissant, le deuxième était beaucoup plus laborieux et semblait surtout inutile à l’avancement de l’histoire. On avait surtout la désagréable impression d’avoir loupé quelque chose entre les deux, et ce n’était d’ailleurs pas qu’une impression.
Pour ce troisième volet, il manque également quelques épisodes servant à lier tout ça, mais si cela est préjudiciable à la compréhension détaillée, cela ne dérange pas outre-mesure la lecture générale.
Cable et Hope sont de retour à notre époque et une menace terrible représentée par Bastion les attend !

Cable et la jeune Hope sont enfin de retour de leur long voyage dans le futur. Cyclope, quant à lui, pense que Hope est le messie de la cause mutante. Mais représente-t-elle un espoir ou une menace ? Pour certains, l'adolescente devient une cible à abattre... Les X-Men doivent alors la protéger au péril de leurs vies !
(Contient les épisodes US Second Coming : Prepare 1 ; X-Men: Second Coming 1-2 ; Uncanny X-Men (1963) 523-525 ; New Mutants (2009) 12-14 ; X-Men Legacy (1991) 235-237 ; X-Force (2008) 26-28)

On est un peu perturbé en commençant la lecture. Car il nous manque Nation-X et X-Nécrosha. On se retrouve avec pas mal de personnages, surtout aux côtés de Bastion, et Bastion lui-même tout simplement, sans trop savoir pourquoi ni comment. Des retours chez les gentils également dans les rangs des New Mutants. Une équipe d’X-Force un rien différente (mais pour cela il est conseillé de lire X-Force : Anges et Démons avant ce troisième volume). Et comme toujours, pas la peine d’attendre le moindre travail rédactionnel pour nous mettre dans le bain. Cela dit, il ne faut pas beaucoup de pages pour être immergé dans l’histoire !

Hope et Cable n’ont pas le temps de souffler à leur arrivée à notre époque, ils se retrouvent avec toutes les organisations anti-mutant qui puissent exister sur le dos ! Les différents groupes de William Stryker, Bolivar Trask, Steven Lang, Cameron Hodge, Donald Pierce et Graydon Creed. Tous chapeautés par Bastion, après qu’il les ait ramenés à la vie. Peu importe où Cable et Hope se cachent, ils finissent toujours par être débusqué ! Heureusement X-Force est également sur leurs traces. X-Force plus quelques X-Men. Autant dire que lorsque Logan et autre X-23 vont agir comme ils le font dans leur équipe, des X-Men comme Diablo vont très mal le prendre ! Il y a de quoi, les agissements extrêmes d’X-Force étaient restées secrètes jusqu’à maintenant.

Et c’est un très bon point de cet ouvrage. Malgré le chaos ambiant, malgré la menace toujours plus grandissante et dangereuse, nos héros prennent le temps d’évoluer psychologiquement. Voir Diablo se révolter face aux agissements de ses amis, la rage du Fauve face à Cyclope, ce dernier qui ne regrette pas ses choix et les assumes même ouvertement. Le mépris et la colère lors de la conversation entre Tornade et Logan. La culpabilité qui pèse sur les épaules de ce dernier. Et des décès il va y en avoir durant ce grand final ! Dont un très lourd de sens. A tel point, que malgré le danger qui les menace, les X-Men prendront le temps de dire au revoir à D… Cela les rend humain ! Un comble quand on sait qu’ils se battent pour leur survie face à l’humanité. Nous n’avons pas que de nombreuses scènes d’action pures et dures pour la forme, non les auteurs y mettent un peu de fond avec un agréable travail sur les relations entre tous ces personnages.

La course poursuite pour faire arriver Hope à destination, c'est-à-dire Utopia, se fait au prix de très nombreux sacrifices, outre deux morts de poids, dont une déchirante, nos X-Men vont en prendre plein la tronche, et malheureusement ces différents « sacrifices » font faire naître un certain ressentiment vis-à-vis de la jeune Hope. Surtout, qu’en plus, cette dernière, ne démontre pour l’instant rien de fantastique qui pourrait justifier cette foi aveugle et sans limite que Cyclope lui voue, et qui lui fait prendre toutes ces décisions difficiles !

Autant le dire, cette arrivée du Messie ne se fait vraiment pas sous les meilleurs hospices. Et il lui faut tout son courage pour ne pas fuir une dernière fois à travers le temps avec Cable. Les mutants la craignent ou lui en veulent, et Bastion ne cesse de taper de plus en plus fort sur elle et ceux qui les entoure. On parle même d’un stock de plus de cent soixante dix mille Nemrod. Mais il suffira d’un événement tragique, pour que Hope, à elle seule, en faisant montre d’un pouvoir effroyable et même effrayant ne parviennent à mettre la menace au silence. Causant, peut-être, davantage de crainte parmi les siens… Bref, la pauvre Hope ne sait pas où elle est tombée !

Le final est une explosion de rebondissements et de surprises, Hope montre enfin ses talents donc, mais démontre également aux plus sceptiques pourquoi elle est celle qui va sauver les mutants. Et si j’avais moi-même quelques doutes sur comment une seule mutante allait pouvoir sauver une espèce avec moins de cents représentants, je dois bien reconnaître que l’idée de Matt Fraction et consort s’avère fort judicieuse !

Au niveau du dessin, l’ensemble est assez homogène dans la moyenne supérieure avec toute cette galerie d’artistes qui participe à cette saga. Je retiendrais, de mon côté, Esad Ribic et Mike Choi. Excellent travail des coloristes.

Bref, ce troisième volet de cette « trilogie » la clôture à merveille. Une bonne saga avec un rythme soutenu et sans temps morts, où se mêlent, au milieu des explosions et autres coups de griffes, d’excellentes faces de dialogues entre nos héros. Un brin d’émotion pour rendre cela un peu plus intense et un cliff final qui donne raison à Cyclope ! On attend le meilleur pour les mutants après cette « trilogie ». (Mais il ne viendra pas, pour ceux qui ont suivi les X-Men jusqu’à aujourd’hui…
Le gros bémol du Complexe du Messie, la Guerre du Messie et le Retour du Messie aura été le travail d’édition. Si les Deluxe sont vraiment d’une excellente qualité, le travail rédactionnel est malheureusement un fiasco ! Il manque beaucoup trop de choses, et je ne remets pas en cause le fait que Panini se doit de faire des choix, mais dans ce cas là, le travail rédactionnel devient obligatoire. Nous ne sommes pas tous des lecteurs de kiosques. Une remise dans le contexte n’est pas un travail harassant demandant des heures et des heures de boulot. Le comble avec ce dernier volume, où nous n’avons même plus le droit aux couvertures en fin de tome. (Alors que ce serait plus judicieux de les avoir au début de chaque chapitre…) Non, elles sont sous formes de mosaïque, quatre par pages, pages placées aléatoirement dans le volume. Vraiment dommage tout ça. Heureusement la lecture est bonne !