Voilà un ouvrage qui ne me tentait pas du tout à sa sortie. Je dois bien avouer ne pas être un grand fan de Mike Carey, loin de là, son run sur les mutants, il y a plusieurs années m’ayant laissé un goût amer dans la bouche. Mais d’un autre côté, nous avons les dessins de Salvador Larroca, qui m’a marqué lors de son passage sur Invincible Iron Man. Et finalement, je me suis dit pourquoi pas, dans ma grande faiblesse !
Les X-Men se réveillent et découvrent qu’il n’y a plus aucun humain sur la planète. De monsieur Tout-le-Monde aux Avengers en passant par les Fantastiques, tous les homo sapiens ont disparu. Il va donc falloir que les mutants s’unissent pour élucider ce mystère et ramener les humains sur Terre. Mais désirent-ils tous leur retour ?
Réalisé par Mike Carey et Salvador Larroca, voici le premier Graphic Novel des X-Men depuis le classique Dieu crée, l’homme détruit.
No More Humans, voilà qui a de quoi nous rappeler les fameux mots de Wanda, la Sorcière Rouge, et réduisant la population mutante à moins de deux cents unités. Nos mutants se réveillent donc un beau matin et réalisent avec surpris qu’ils sont seuls au monde. Tous les humains de la planète Terre ont disparu, en un claquement de doigt, laissant en suspend ce qu’ils étaient en train de faire. Mais ce n’est pas tout, car des mutants venant de la Terre d’autres univers parallèles débarquent à tour de bras !
L’occasion est alors donnée de voir l’équipe de Wolverine et Tornade, et celle de Cyclope d’œuvrer ensembles, du moins d’essayer. Et l’on peut rajouter la famille Magnéto à tout ce petit monde. Si tous les membres sont présents, l’action se concentre véritablement sur quelques personnages. Cyclope, qui a des relents de leadership, Tornade en soupape, Logan qui a du mal à se retenir, Magnéto pour représenter ceux qui ne veulent pas forcément que les humains ne reviennent et le Fauve, qui va avoir de grandes difficultés à cacher son refus d’œuvrer avec pour credo « la fin justifie les moyens. » Et le fossé entre lui et les autres X-Men, peut importe de quel bord, semble se creuser toujours un peu plus.
Amusant de voir Hank réagir ainsi, alors qu’il fait parti du groupe secret des Illuminati… Qui a tendance à s’asseoir sur les principes…
Si l’ennemi m’a surpris, je ne m’attendais pas du tout à lui, et je ne le connaissais pas vraiment, j’ai même cru au départ que c’était un nouveau personnage exprès pour la saga, avant de me rappeler de l’aberrante saga Battle of the Atom…
Par contre, quelle déception de voir de quelle façon cette « crise » est résolue… Sérieusement ? Encore le Phénix ? Cela devient lassant. Surtout si c’est pour l’utiliser de cette façon. On a l’impression que c’est le genre de personnage, d’entité, dont on ne sait pas quoi faire alors on l’a ressort du tiroir de temps en temps histoire qu’elle ne prenne pas trop la poussière.
L’histoire n’est pas mal, bien qu’il n’y ait rien de surprenant. Et le fait que l’on sache d’emblée, du moins que l’on se doute, que tout ne pouvait rester ainsi, enlève toute attente d’un cliffangher de ouf à la fin. La synergie entre les personnages n’est pas au premier plan non plus, et il n’y a guère que la Fauve qui sorte un peu du lot avec ses états d’âme et son opposition franche avec les autres personnages.
Il est surtout dommage qu’avec tous les nouveaux mutants qui arrivent sur notre planète, aucun ne soit mis en avant…
Graphiquement, c’est par contre un véritable plaisir de retrouver Salvador Larroca sur les mutants. Sans être exempt de défauts, je suis absolument fan des traits de l’artiste. C’est vivant, toujours en mouvement, l’action est bien retranscrite. Ses personnages masculins sont musclés sans être des mister univers, ses personnages féminins sont d’une grande sensualité sans avoir à être vulgaires.
Des décors un peu vide pour certaines cases.
Bref, No More Humans est un récit qui se laisse lire, avec une idée de départ intéressante et un excellent artiste au dessin. Malheureusement, le développement n’est pas extraordinaire et la résolution plus que bancale.
Un mot sur l’édition, très beau livre de la part de Panini.