Du sixième à la terminale : bienvenue dans Yon et son internat pour filles où on aime les ragots mais pas les fayots, les nuggets et les cigarettes, les préfets et les méfaits et qui distille peu à peu un sentiment d’étrangeté. Parce que cet internat est entouré d’un paysage désertique, il fait penser à un pénitencier (je vous laisse trouver qui sont les Dalton et Lucky Luke) ; parce qu’une partie des bâtiments est désaffectée on se demande s’il n’y a pas anguille sous roche.
Notre questionnement sera interrompu suite à une alarme qui projette tout le monde hors des bâtiments. Il faut quitter les lieux sinon c’est la fin de partie. Margot et quelques autres « mauvaises graines » de l’établissement ne pourront pas sortir à temps. L’avantage c’est que nous ne sommes pas sous l’eau ou dans l’espace : l’air ne fera pas défaut. L’inconvénient c’est que certaines filles sont étiquetées asociales et que fréquenter d’autres personnes dans un tel contexte n’est pas gage d’altruisme et d’amour de sa prochaine. Y aura-t-il de la nourriture pour tout le monde ? De l’eau ? Des vêtements ? Est-il possible de s’échapper ? Cette épreuve révélera-t-elle quelque chose aux personnages ? Les fera-t-elle « grandir » ? Le compte à rebours semble lancer. Une seule condition : ne pas traîner dehors.
Ce premier tome (sur quatre) introduit donc les grands enjeux de l’œuvre, avec des accents très contemporains. On se situe quelque part entre L’école emportée, Léviathan et un soupçon de Mochizuki (sans les baskets Nike). L’œuvre générale reste nimbée de mystère concernant la suite des événements mais elle fait des raquettes de badminton customisées une arme pour l’heure efficace contre la menace : que demander de plus ? Une dédicace de l’autrice ? Cela aura peut-être lieu un jour, quand Margot et les survivantes éventuelles de Yon en auront terminé avec cet internat et avec le risque de contamination. D’ici là, souhaitons leur du courage (mais pas à Dan). May the force be with you.