Spectre est à l'image de son joli plan-séquence d'ouverture, une balade aérienne et funèbre, emprunt d'un romantisme ouaté. On aura beau surprendre de temps en temps Sam Mendes en mode pilotage automatique dès que l'action vient à la surface, c'est dans le fantôme de ses codes que le cinéaste captive, invoquant le romanesque, nourrissant son mythe dans la sobriété classieuse du détail - au risque de ne pas rendre service au scénario un brin négligé, l'organisation Spectre manquant singulièrement de texture menaçante. Mais tout est finalement question d'ombres dans cet opus, résurgence de sentiments perdus, ectoplasme de références passées. Assumant l'impossibilité de dépasser la réussite enflammée de Skyfall, Mendes fait de Spectre un métrage énigmatique et surnaturel, fait de ténèbres et d'entailles, soulagé par la romance alors qu'il cherche en rond son existence.
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