Ayant dérogé à la tradition de la critique mensuel de JB, il était temps de remédier à cela. Hors donc, c'est parti pour 007 Spectre, LE James Bond à part des films de l'ère Craig... Où en tout cas, c'est ce que Sam Mendes tente de nous faire croire durant ces quasi 2H30 de métrage. En effet, dès sa séquence d'introduction, cet opus vise à se distinguer des précédents en revenant à l'ambiance typique des Bond à l'ancienne. Avec ce que je suppose être un envisage de référence à l'ère "Roger Moore"; comment en effet, interpréter ce prologue archi dense, évoquant presque explicitement Vivre et laisser mourir, Octopussy et Moonraker?
Un curieux choix compte tenu de l'ambition de base revendiquée par la production, lorsque Daniel Craig avait été choisi pour enfiler le costume: traiter les films comme des épisodes reliés par une trame narrative suivie.
Hors, ce volet paraît presque anecdotique au sein de cette toile tentaculaire. Comme si, à l'instar du MCU, le présent long-métrage n'avait aucun poids, n'existant que pour introduire de nouveaux éléments à l'Univers "bondien", en vue de préparer le spectateur à l'ultime volet(NB: lequel tournera à la blague, par ailleurs).
Etrange décision aussi, cette volonté de rupture de ton en milieu d'une franchise. En effet, ce dernier n'hésite pas à verser dans le second degré et dans la surenchère de scène d'action de même que de lieux exotiques explorés. Le mot d'ordre est clairement d'en montrer le maximum, en emmenant le spectateur dans des décors de carte postale, bien loin de l'ambiance terre à terre et sombre, fortement inspirée de Jason Bourne et The Dark Knight de cette suite de "préquelles". J'ai déjà citer Marvel, mais on pourrait aussi évoquer la saga Mission impossible et tous les projets qui ont découlé de son succès, notamment Kingsman. Après rien de nouveau à ce que James Bond se nourrisse des modes du moment, c'est un peu sa marque de fabrique... De là à rompre la cohérence et ses partis-pris narratifs censés être "radicaux", c'est un peu malhonnête et surtout inconséquent.
Pourtant, cette démarche de retour en arrière s'accompagne d'une volonté d'humaniser encore plus 007 que dans les précédents, ce qui est assez paradoxal. Le scénario se concentre par exemple sur une back-story censée heurter les fondements du personnage, creuser l'affect de l'agent britannique et sa Némésis. Or, cet arc de personnages échoue lamentablement, du fait de son introduction soudaine de même que de son développement laborieux et caricatural au possible, totalement en décalage avec ce que montraient les épisodes antérieurs. On en viendrait même à croire que cette "psychologisation" du héros a été faite sous la contrainte, afin de satisfaire les producteurs en remplissant les cases ayant fait le succès de Skyfall. Dommage mais pas imprévisible.
Reste que cette succession de choix ne fut pas des plus avisées car elle aura des répercussions fâcheuses dans le dernier (?) opus de "l'ère Craig".
Un mot pour conclure, James?
à 2 min17 https://youtu.be/7wtgtSzvNAI?si=4aO8M0y8qXuaFAFs