Le syndrôme Indiana Jones

Difficile de faire un autre film après la réussite de Skyfall. Et Spectre malgré ses teasers alléchants est une déception assez logique. Sans avoir passé un vrai mauvais moment, j'ai pris plaisir à retrouver les personnages, à voir M, Q et Monneypenny prendre un peu de substance après avoir été introduits en clin d'oeil discrets dans Skyfall. J'ai aimé le retour des gadgets. Mais rien y fait, Spectre souffre de gros défauts à la fois au niveau du scénario et de la mise en scène. On y trouve un James Bond jamais vraiment en danger, qui souffre ici du syndrôme Indiana Jones: vous enlevez ses interventions, l'histoire est inchangée. Les scènes d'action sont également plutôt inutiles malgré un parti pris louable de ne pas les traiter sur fond vert et de mettre les (très) gros moyens pour les réaliser grandeur nature... Alors que le film s'ouvre sur un magnifique plan séquence se clôturant par un affrontement complètement régressif dans un hélicoptère au dessus de Mexico, tout ce que le film nous offre après le générique est une course poursuite se finissant en eau de boudin dans les rues de Rome et un affrontement dans un train bien loin d'une scène du transperceneige, old boy ou encore Kill Bill (volume2) vraies claques pour amateurs de scènes de baston en lieu confiné. Ses scènes d'action mettent en plus en scène un homme de main, introduit lors de la "scène de réunion des grands méchants" avec un vrai trait caractéristique (ses pouces) qui au final ne sera plus jamais exploité... Dommage là encore! Quant aux James Bond Girls, que dire... Monica Bellucci est inutile à l'action et le personnage campé par Lea Seydoux (qui s'en sort quand même bien dans cette machine) ne m'a pas séduit. Non pour moi James Bond ne peux pas se transformer en gros chat sans aucune raison, il y aurait fallu un rebondissement de plus pour accorder de la crédibilité à cette histoire. Mais le plus important dans un James Bond, c'est quand même le méchant. James méritait une vraie Némésis mais on se retrouve un méchant encore très décevant, presque sympathique avec un vrai côté dandy. Walz ne convainc pas. J'avais pourtant adoré le détester dans Inglorious Basterd. Et que dire de son et plan de carrière, assez vain finalement ( honnêtement, faire tout ça depuis Casino Royale juste pour ça? C'est comme si je préparais la troisième guerre mondiale, pas pour régner sur le monde mais juste pour pouvoir changer le jour des poubelles dans mon quartier pour donner une leçon à mon voisin). Le feu d'artifice annoncé laisse une impression de pétard mouillé.