Filtre sablonneux.Une fête des morts au Mexique, James et sa douce côte à côte dans un échange langoureux jusqu'à la chambre 327. James Bond ne sera pas long: il sort, en sniper, pour abattre de dangereux terroristes. Il tire, on tire; une explosion, un immeuble qui s'effondre, puis deux. James Bond tient bon avant que sa cible prenne la fuite: un canapé amortit sa chute.
Déjà Skyfall explorait le passé d'un Bond ressuscité qui agit dans l'ombre presque vulnérable, plus vraisemblable aux sentiments palpables; Spectre nous livre un Bond en fin de carrière, qui a envie de disparaître. Avec Skyfall on découvrait la face cachée d'un agent secret, ses faiblesses (dont les femmes), ses origines, ses aspirations, dans des scènes plus psychologiques, des dialogues plus ambigus, des plans plus contemplatifs d'un homme aux prises de son destin. Avec Spectre on ne fait que redécouvrir cet homme, sans grande profondeur. On ne blâmera pas les scènes d'action qui portent leurs fruits mais bien l'intérêt métadiscursif du film. Spectre porte bien son nom au hasard d'une rencontre avec un Daniel Craig qui a peut-être fait son temps, impassible à l'écran presque désabusé. Sans aller dire que Spectre sonne le glas du James Bond qui n'a pas eu l'opportunité de choisir sa profession, il annonce un renouveau nécessaire dans cette série...