Je l'ai vu en avant première en présence des acteurs (j'ai eu mon selfie avec Daniel Craig :) avec une salle toute aussi impatiente que moi qui réagissait à tout les climax du film, un vrai plaisir !
Dans le très attendu Spectre, il y a tout pour faire un bon James Bond à l'ancienne. Il est dans la droite ligne des James Bond de l'ère Sean Connery.
L'action est omniprésente même si la magnifique course poursuite à Rome m'a un peu laissé sur ma faim. Les gadgets, les bond-girls, l'humour (notamment les séquences avec Q), des prises de vues magnifiques (Rome la nuit ou les montagnes enneigées de l'Autriche), un méchant digne de ce nom, un second couteau terrifiant (avec une bagarre dans le train à coupé le souffle).
La première moitié du film est parfaite avec une scène d'ouverture dans la droite ligne de celle de Quantum of Solace (qui est pour moi une des scènes d'ouverture les plus réussies). Un long plan séquence magnifique débouchant sur une scène en hélicoptère époustouflante qui témoigne que du haut de ses 47 ans, Daniel Craig tient encore très bien la route. Il est James Bond sans conteste, un des meilleurs de la franchise.
Côté scénario, l'intrigue se met en place avec (comme dans Skyfall) une plongée dans le passé de Bond et des secrets de son enfance. Le scénario de Skyfall m'avait tellement surpris que je m'attends là à une révélation fracassante à la fin du film.
Le film perd petit à petit en intensité. Il promet plus qu'il ne donne. Mendès tire sur l'élastique durant 2h30 avec la quête de Bond et même si on apprécie que Spectre soit un aboutissement des 3 films précédents, la fin est attendue, la "grande révélation" expédiée et le final trop facile.
On se dit que Oberhauser (le méchant) est juste un peu trop con pour se faire avoir par Bond. Pour un type qui est à la tête de la plus grande organisation du crime mondiale, ça frise un peu la parodie !
Tout ça sur fond de "Big brother" peu consistant.
Concernant les seconds rôles, Léa Seydoux explose l'écran avec son charme, une bond girl à la mesure de Bond, mais son personnage est un peu gâchée par des faiblesses de scénario vers la fin. Christopher Waltz est quasiment un figurant, son rôle de méchant est sous-exploité bien qu'il soit parfaitement incarné. Max Denbigh et Ralph Finnes sont plutôt convaincants et Naomie Harris et Ben Wishaw sont juste comme il faut. Monica Bellucci ne fait qu'une apparition mais son titre de James Bond girl tardif est amplement mérité.
Sinon, le thème de Sam Smith est mis en valeur (in extremis) dans le générique même s'il ne rivalise pas avec celui d'Adèle. La bande son de Thomas Newman n'est pas abouti et reprend beaucoup de thèmes de Skyfall.
En résumé, Spectre est le volet sur lequel il ne fallait pas se rater pour les producteurs pour atteindre une nouvelle fois le milliard de recette. Mais la formule est un peu facile.
On a tout misé sur le mythe Bond (les gadgets, les références aux anciens films, l'humour, etc.) et au bout du compte, on a film très bien fait où on ne s’ennuie pas une seconde, qui confortera les fans mais qui ne nous a pas surpris.
Spectre est un Skyfall avec un moins d'audace, sans psychologie des personnages. Sam Mendes n'a pas su relever le défi une nouvelle fois. Il a fait un James Bond "pépère" sans prendre trop de risque et en misant surtout sur l'héritage Bond plus que sur son personnage alors qu'il avait toute la matière pour le faire. Au delà de ça, Mendes est un réalisateur lent qui a du mal à soutenir le rythme qu'implique un James Bond.
Le prochain James Bond devrait être confié à Martin Campbell (Goldeneye, Casino Royale) qui saura pousser James Bond jusqu'à ses limites, quitte à réinventer le mythe.
Malgré toutes mes réserves, je reverrai ce film encore une bonne dizaine de fois pour tenter de contredire mes premières impressions. Le moins que l'on puisse dire c'est que le mythe 007 n'est pas mort, loin de là !