Après le réussi «Skyfall», Sam Mendes se plonge une nouvelle fois dans l’univers propice à la créativité et extrêmement codifié du fameux agent du MI6. Il n'est malheureusement resté qu’en surface.
Les thèmes de «007 Spectre» semblent être sensiblement les mêmes que dans le précédent opus : le passé, les apparences. Malheureusement on ressent un peu trop la volonté de s’attarder sur le respect de l’univers original pour contenter les fans, sans aller beaucoup plus loin. Les clins d’oeil font sourire, et on a tous les ingrédients pour faire une bonne recette de James Bond, mais il manque l’assaisonnement. Le précédent opus n’était pas parfait, mais il avait le mérite de prendre des risques en jouant avec les codes pour tenir le spectateur en haleine.
C’est toujours intéressant de refaire surgir le passé proche ou lointain du protagoniste, mais sans sombrer dans le clicher en faisant intervenir un antagoniste soit-disant sorti de l’enfance du héros et qui, en fait, contrôlait tout depuis le début... C’est ce genre de facilités scénaristiques qui font perdre en crédibilité. L'équipe a t-elle manqué d’inspiration ? Ou était-elle simplement dans la retenue pour ne pas «choquer» le spectateur de 2015 en mettant réellement en danger le héros ? Parce que soyons honnêtes, Christophe Waltz n’a pas vraiment un rôle à la hauteur de son talent. Daniel Craig semble toujours à l’aise dans la peau de son personnage, Ralph Fiennes fait un M plus que convaincant. En ce qui concerne les «nouveaux venus» , le casting était alléchant, mais c’est encore une fois un défaut d’écriture. Monica Bellucci n’a pas grand chose à se mettre sous la dent, et le personnage de Léa Seydoux est mal exploité. Cet excès de «sagesse» dans le scénario nous laisse sur notre fin.
Côté divertissement pur, l’action est au rendez-vous, avec toutefois des longueurs. Techniquement, les scènes de combat et de poursuites sont réussies.
La forme est honnête, mais pour le fond, on repassera. Et c’est bien dommage, avec une mise en scène aussi efficace, et parfois même sublime : le plan séquence d’ouverture est à couper le souffle, aussi beau que sensé. La désillusion par la suite n’en est que plus frustrante.
Dans la catégorie film d’espionnage récent, préférez «Mission Impossible : rogue nation».