Depuis 2006, Daniel Craig et l'équipe de production 007, s'évertuent à proposer leur vision du célèbre agent secret. Nous suivons donc depuis 4 films un James Bond en constante évolution.
Dans Spectre, James Bond est confronté à une menace surgie de son passé et va tout mettre en œuvre pour stopper ceux qui agissent dans l'ombre pour mener le monde au chaos.
Avec Spectre, Sam Mendes accepte de reprendre la caméra pour offrir une nouvelle aventure de 007. Ce faisant, le cinéaste anglais pousse encore plus loin son analyse introspective du personnage. Si Skyfall nous faisait pénétrer, en surface, dans le crâne du personnage, Spectre lui se pose comme une quasi métaphore visuel de l'inconscient de l'agent anglais. De fait, le film est visuellement magnifique. Ce partit pris scénaristique permet à Mendes de filmer des plans très stylisés et travaillés.
Le James Bond de Daniel Craig est présenté comme un héro indestructible, encore une fois pour appuyer le fait que son véritable adversaire n'est peut être pas celui que l'on croit.
Tout ces plans aériens et calmes ne nous font pas oublier que nous sommes dans un James Bond. De ce fait, les scènes d'actions (moins puissantes que dans Skyfall) sont bien présentent et évoquent avec nostalgie, les James Bond des années 60-70.
A ce propos, le film dans son intégralité est une déclaration d'amour aux vieux James Bond de l'ère Connery/Moore. La mise en scène faisant très bien le travail pour nous remettre dans cet atmosphère quasi fantastique lors des scènes d'actions.
Le film se permet (mais c'était déjà le cas des James Bond précédents) d’aborder des thèmes d'actualité que les évènements récents ne viennent malheureusement pas contredire. Ainsi, le film "profite" de son contexte de sortie pour rendre son histoire plus touchante, car elle concerne d'avantage le spectateur (notamment le spectateur Français). Encore un bon point pour un film d'action qui propose autre chose qu'un divertissement facile.
Côté casting le film souffle le chaud et le froid. Du bon côté: Ralph Fiennes en M impérial, Naomi Harris toujours aussi belle et pétillante en Monepenny et Ben Whishaw en Q attachant. Du mauvais côté : Monica Belluci qui fait presque un caméo plus qu'un vrai rôle et Christoph Waltz dont le rôle pas toujours bien écrit, ne permet pas une prestation remarquable. On notera la prestation convaincante, mais pas transcendante, de Léa Seydoux qui a pour elle le fait d'être belle sans forcer.
Mais celui qui domine la distribution c'est évidement Daniel Craig, le film lui étant quasi intégralement dédié. On en attendait pas moins de l'acteur britannique qui se glisse avec une classe incroyable dans la peau de 007. Ses émotions semblent authentiques, même dans les passages les plus compliqués à jouer (la scène de torture qui flirte avec le ridicule sans jamais tomber dedans).
Évidement le film n'est pas parfait de bout en bout. En 2h30, Spectre tente d'aborder des sujets sur lesquelles il ne peut pas rester assez longtemps pour les approfondir. De ce fait, la dynamique entre Bond et le personnage de Waltz tombe complétement à plat, tant les enjeux ne touchent jamais le spectateur. On peut également reprocher au film d'être moins accessible que Skyfall du fait de son partit prit plus introspectif.
Cela dit, on passe à nouveau un moment formidable en compagnie de James Bond. Ce nouvel opus prouve que la série 007 plane largement au dessus de la plupart des divertissements d'action actuels, que ce soit pour ses ambitions ou son savoir faire technique.
Spectre est incontestablement un très bon opus de la saga James Bond, ainsi qu'un des meilleurs films d'action depuis longtemps. Depuis Skyfall en fait...