Avant toute chose, j'apprécie les films de la franchise James Bond depuis la relecture du personnage initié dans Casino Royale par Martin Campbell. L'agent 007 avait enfin trouvé une profondeur et, d'une certaine manière, une forme d'humanité. Je ne suis pas très réceptif aux anciens James Bond qui suscitent encore tant de nostalgie.
Première chose alors : le fan-service. Malgré qu'il soit déjà présent dans Skyfall, Sam Mendes l'avait alors utilisé avec parcimonie. La relation entre les personnages ; ainsi que leurs écritures ; étaient restés profondes. Malheureusement, c'est pour moi le gros point noir du film : à l’exception d'un détail, absolument tout les aspects du film sont un retour en arrière dans la franchise.
Alors évidemment, on a des gadgets. Même si ce n'est pas le point le plus marqué, j'en conviens. Les moments de "dragues" avec Moneypenny. Les répliques cinglantes et un peu provoque, toujours sans vulgarité qui ont la classe à l'anglaise. Les vingt-cinq fois où on nous précise que la boisson de James est le Vodka-martini. Le méchant mégalo avec un plan qu'il explique à Bond lorsqu'il se délecte de sa supposée victoire avant un passage de torture duquel il s'échappe pour ne pas laisser le film sans le personnage principal. Ou encore les moments où 007 arrive à s'en sortir par un concours de circonstance que seul les scénaristes peuvent contrôler.
La deuxième incrédulité devant Spectre est l'histoire d'amour "développé" dans le film. Dans Casino Royale, cette relation était bien amenée. Lorsque les deux personnages tombent amoureux, on avait pas l'impression de s'être probablement assoupis parce qu'on a la sensation d'avoir raté le moment où ce "je t'aime" nous paraît naturel.
Parenthèse avec Léa Seydoux que je n'arrive pas à trouver crédible dans son rôle.
Malgré tout certaines séquences sont plutôt bien foutue, en particulier celle qui ouvre le film. Bien qu'un poil trop long, il est plutôt bien rythmé. Par contre, j'ai eu du mal avec la musique du générique (interpréter par Sam Smith).
Une grosse déception pour moi. Certes, si on le prend comme un film d'action lambda, ce n'est pas catastrophique. Cependant, je suis désolé de voir la direction choisit dans cet opus, alors que j'avais adoré l'effort d'écriture autour du personnage de Bond depuis que Daniel Craig avait hérité du rôle. C'est, à mon sens, un épisode pour les fans des "premiers" opus.