Sam Mendes doit être un cinéphile averti ! Aussi, je continue la petite analyse référentielle que j'avais entamée pour Skyfall :
1 Mexico City -
Commencer un film par un plan-séquence constitue un hommage aux grands maîtres (Hitchcock) et isole Bond dans une foule qu'il remonte à contre-courant. La première mise à mort est longue et pénible à se dessiner et s'achève lors d'une impressionnante virevolte en hélicoptère. Les faux décors visibles sur certains arrière-plans tissent un lien entre cette scène et les tous premiers James Bond.
Le générique -
Graphiquement, il est réussi. La chanson de Sam Smith, nouvelle "diva" de l'Amérique chrétienne également. La pieuvre, qui fait office de thématique, est un symbole (d'emprise) redondant au cinéma, notamment dans James Bond (Octopussy).
2 Rome -
Bond y infiltre astucieusement l'organisation criminelle. Le jeu de lumière invitant à la dissimulation du Spectre rappelle les identités masquées d'Eyes Wide Shut de Kubrick. La course-poursuite qui s'ensuit le long du Tibre marque une référence plus récente : Taken où les protagonistes jouxtaient la Seine parisienne.
3 Autriche -
Des univers froids et enneigés dans lesquels s'imprègnent la technologie et le modernisme architectural renvoient à un autre film avec Daniel Craig : le Millenium de David Fincher.
4 Maroc -
Contraste étourdissant des couleurs avec le chapitre précédent. À Tanger, la romance marque une pause dans le film, même si, Bond oblige, la scène d'amour est arrêtée par la découverte d'une pièce secrète. James et sa comparse prennent le train et vont se confronter au grand méchant. Les duels intra-train sont légion au cinéma. Dans James Bond tout d'abord, avec l'Espion qui m'aimait ou plus récemment avec le Transperceneige. De grands moments de tension se jouent souvent sur les rails : La Mort aux trousses, Il était une fois dans l'ouest. Le film de Sergio Leone est d'ailleurs explicitement cité lorsque les deux personnages attendent sur le quai d'une gare de fortune dans le désert. Ne manquait plus que l'harmonica...
5 Londres -
Du centre de recherche marocain au retour en Angleterre, nous assistons à un enchaînement de scènes complètement ratées qui font franchement chuter la note du film. À Londres, rien d'intéressant à se mettre sous la dent. Tout n'est que poncifs de film d'action. Une scène retient néanmoins l'attention. Lorsque James parcourt les derniers étage d'un SIS Building désaffecté, nous repensons forcément à la dernière pépite de Leos Carax, Holy Motors lorsque Kylie Minogue se met à pousser la chansonnette sur les toits de la Samaritaine, établissement vidé là aussi de toute présence humaine.