Adapté du roman de Charles Portis, "100 dollars pour un shérif" aura permit à John Wayne de remporter son seul et unique Oscar, paradoxalement pour un rôle où il ne donne pas franchement le meilleur de lui-même.
Presque anachronique à une époque où le western a déjà entamé sa mutation, par le biais d'oeuvres violentes et crépusculaires tournées par Sam Peckinpah et autres Sergio Leone, "100 dollars pour un shérif" s'acharne à rester dans le cadre du bon vieux western des familles, du genre plutôt gentillet malgré une trame un brin sombre.
Si l'histoire en elle-même n'est pas inintéressante, voir même sympathique, le résultat, quant à lui, laisse un chouilla à désirer pour quiconque ne goutera pas ce genre de produit immaculé et inoffensif. Long au démarrage, très, mais alors très lent, avare en fusillade, le film souffre de plus de la mise en scène plate et peu concernée du pourtant pas manchot Henry Hathaway.
Restent les échanges hauts en couleurs de la jeune Kim Darby (bien plus âgée que son rôle, en réalité) et d'un Duke en mode cabotinage (et qui ne pouvait pas franchement blairer sa partenaire, paraît-il), ainsi que la beauté des paysages naturels. Mais il n'est pas blasphématoire de lui préférer largement l'adaptation que réaliseront bien plus tard les frangins Coen, plus belle, plus violente, plus poétique, plus tout.