Quand Big Ben sonne le glas de Glenn Close

Pour ce deuxième opus des aventures des célèbres chiots tachetés, Glenn Close rendosse les fourrures de Cruella avec jubilation.

C'est bien connu, un film engendrant un bon succès se voit doublé, triplé ou quadruplé par une série de suites qui fonctionnent sur le même canevas que l'épisode originel. Dans le cas de ces 102 Dalmatiens, les producteurs reprennent les éléments les plus attractifs du premier épisode et les démultiplient: plus de chiens qui font des trucs encore plus invraisemblables et une Cruella D'Enfer plus méchante que jamais. Mais, on ajoute un nouvel élément pour ne pas lasser son public en la personne de Jean-Pierre Le Pelt, incarné par un Gérard Depardieu délirant.
Après avoir subi le traitement du Docteur Pavlov qui transformerait un loup en agneau, Cruella D'enfer (Glenn Close) est totalement guérie de son obsession des fourrures. Mise en liberté provisoire, elle prend même le nom de Ella pour couper définitivement avec son passé de tortionnaire d'animaux. Grâce à sa fortune colossale, elle vient en aide à un refuge pour chiens. Mais, comme par hasard, Chloé Simon (Alice Evans), son juge d'application des peines est l'heureuse propriétaire d'un couple de dalmatiens et de trois chiots. Entre temps, le Docteur Pavlov constate avec effroi que son traitement ne supporte pas la célèbre sonnerie de Big Ben. Et quand on sait que le bureau de Chloé, où doit se rendre régulièrement Cruella, est sis à quelques mètres de la fameuse horloge londonienne...
Bien sûr, il faut se mettre dans la peau et surtout l'esprit d'un enfant et accepter que le film fasse office de conte pour apprécier ce divertissement où les chiens savent tout faire mieux que les humains. Eternelle fable entre le bien et le mal, 102 Dalmatiens peut heureusement compter sur la présence démoniaque de ces deux super vilains. Glenn Close pousse le bouchon encore plus loin dans la méchanceté en créant un contraste saisissant entre une Ella qui essaie de se racheter et une Cruella qui renaît de ses cendres, plus retorse que jamais. Elle est l'intérêt principal du film et nous gratifie d'un numéro hilarant. De son côté, Gérard Depardieu, considéré comme le meilleur des meilleurs par sa partenaire, nous offre un personnage truculent de fourreur français à l'anglais approximatif. Il incarne un grand de la mode qui serait le fils illégitime de Karl Lagerfeld, John Galliano et Jean-Paul Gaultier. Il faut le voir arborer, lors d'un défilé, un short léopard avec queue sur le derrière et tête de fauve stratégiquement placé sur le devant: fou rire garanti.
Comme grand nombre de produits Disney, 102 Dalmatiens agace par son côté benêt, mais réjouit grâce à ses méchants qui sont toujours mieux travaillés que le reste par les ouvriers de la petite souris aux grandes oreilles et grâce à quelques trouvailles sympathiques dont on vous laisse la surprise.