Jonglant entre fiction et réalité, le scénario s’inscrit dans une approche documentaire filmée dans une prison ukrainienne pour jeunes mères. Dans la majorité des cas, les femmes sont emprisonnées pour crime « passionnel », de leurs maris infidèles ou de la maitresse de ceux-ci. A l’âge de trois ans, leur enfant, né en prison leur est retiré, et confié soit à de la famille, soit placé en orphelinat. Le film se concentre sur le cas de Leysa (seule actrice professionnelle du film) qui après avoir tué son mari par jalousie, est condamnée à passer sept ans dans cette prison pour femmes.
C’est pendant sa captivité que naît son fils Kolya, plaçant de ce fait la jeune femme devant un choix cornélien : doit-elle faire adopter son fils, au risque de ne jamais le revoir, ou doit-elle le confier à l’un de ses proches, afin que le garçon puisse malgré tout grandir dans sa propre famille ? La relation avec sa mère et sa sœur est tendue. Seule solution, celle de sa belle-mère endeuillée de son fils, mais au prix d’un sacrifice.
Un film très âpre, où l ’intrigue se mêle à la parole des véritables femmes détenues de cette prison d’Odessa, racontant leur passé, livrant des confessions face caméra et dévoilant leur quotidien. Rares sont les élans de tendresse juste consacrés aux moments de jeux que les mères partagent avec leur enfant, ou aux bougies à souffler sur un gâteau d’anniversaire de trois ans qui va marquer la séparation obligée. La plupart du temps, ce sont des récits secs, abrupts, des relations froides sans émotion comme en témoigne le rôle de la gardienne qui ouvre le courrier reçu par les détenues, en caviardant les propos qu’elle juge non conformes mais personnage qui pourtant au final va s’avérer être le plus humain de cet univers.