Voici donc un navet impayable, qui m'a rassuré sur le cas Emmerich, démiurge légèrement débile qui gâche régulièrement ses "films spectaculaires" par sa propension à célébrer la vertu civilisatrice de la police ou de l'armée. Ici, on reste heureusement dans la crétinerie totale (de la préhistoire aux pyramides en 2 heures, du Tibet à l'Egypte à pied, etc.) et les joyeux poncifs réunis sans une once de second degré : devant ces situations vues 10000 fois (!) et ces dialogues - en anglais - hilarants, on regrette régulièrement : 1) d'avoir plus de 5 ans d'âge mental 2) d'avoir vu autant de films dans notre vie, au point d'avoir irrémédiablement perdu notre innocence... "10000" pose finalement deux vraies questions de cinéma : Est-ce que, parce qu'on peut désormais montrer de manière crédible une horde de mammouths dévalant les pentes de la grande pyramide, c'est une bonne idée de le faire ? Et si Emmerich manquait tout simplement de la perversité la plus élémentaire pour que toute cette déraison devienne jouissive ? [Critique écrite en 2008]