10 Cloverfield Lane par -Hawkeye-

On ne l'a pas vu venir celui-là ! Annoncé seulement deux mois avant sa sortie, 10 Cloverfield Lane est le deuxième film du "Clover-verse" après Cloverfield premier du nom. Pas de panique, il n'est pas essentiel d'avoir visionné le premier film pour comprendre celui-ci. Je reconnais d'ailleurs ne pas avoir encore vu Cloverfield et cela ne m'a point empêché d'apprécier sa suite, qui n'est d'ailleurs pas véritablement une suite. Comme l'a si bien exprimé J.J. Abrams, il y a "un lien de sang entre les deux films". L'ambiance et le contexte apocalyptique sont les mêmes, mais ça s'arrête là.

Dans 10 Cloverfield Lane, nous suivons Michelle, une jeune femme qui, après un grave accident de voiture, va se réveiller enfermée dans un bunker, en compagnie d'Howard, le maître des lieux, et Emmett. Coupés du monde extérieur par la volonté d'Howard, persuadé que le monde a été dévasté sans trop savoir pourquoi, les trois antagonistes vont devoir apprendre à cohabiter, malgré leurs doutes et leurs conflits...

Dan Trachtenberg (sous l’œil attentif de J.J.) livre un huis-clos angoissant, captivant et unique en son genre. Unique parce que des huis clos aussi clos, on en a rarement vu - magnifique tournure de phrase. Une grande partie du film se déroule dans un bunker où vont évoluer seulement trois personnages ! Le casting est en effet composé de trois acteurs, à savoir John Goodman (The Big Lebowski), Mary Elizabeth Winstead (Boulevard de la mort) et John Gallagher Jr. (inconnu pour ma part). Ils forment un trio des plus convaincant, avec une mention spéciale pour John Goodman qui livre une performance terrifiante. Beaucoup de mystère tourne autour de son personnage, Howard, qui est une des principales sources d'angoisse pour les deux autres personnages ainsi que pour le spectateur, de par sa personnalité instable et son caractère suspicieux. A-t-il inventé sa soit-disante "fin du monde" ? Et dans le cas contraire, qu'y-a-t-il derrière la porte blindée du bunker ? On ne sait ce que l'on peut croire ou pas. L'atmosphère pesante est donc particulièrement bien travaillée.

L'ambiance sonore est elle aussi très soignée, avec un jeu sur les sons. En effet, les sons brutaux (les chocs lors d'un accident de voiture par exemple) sont amplifiés, accentuant la tension chez le spectateur et apportant une note de réalisme dans le film. La BO ne constitue pas un des points fort de l'oeuvre, mises à part quelques musiques écoutées par les personnages, la BO est très peu marquante.

La dernière partie du film peut prendre le spectateur au dépourvu,

Au cours de 10 Cloverfield Lane, on assiste à une évolution du personnage de Michelle. A son arrivée dans le bunker, elle est apeurée et impuissante face à la volonté d'Howard. Mais au fil des péripéties, la jeune femme va abandonner ce statut pour arriver au stade de guerrière. La scène finale du film traduit cette évolution:

En somme un bon film à suspens sans être un chef-d'oeuvre pour autant, offrant son lot de sursauts. C'est un bon début pour Dan Trachtenberg derrière la caméra, au point qu'on en redemande: A quand le troisième film du Clover-verse ? En attendant regardez 10 Cloverfield Lane, vous ne le regretterez probablement pas (environ 88% de chances de passer un bon moment).