Un an après les attentats du 11 Septembre sort ce film-hommage, qui se veut une vision mondiale de cette catastrophe à travers 11 réalisateurs, qui ont eu carte blanche à partir du moment qu'ils tournent en 11 minutes 9 secondes et une image, de manière symbolique.
Comme souvent dans ces films à sketches, le résultat est inégal, certains semblant créer des courts à la limite du hors-sujet comme Ken Loach ou Shoei Imamura (dont ça sera le dernier film), des moments presque comiques (celui de Idrissa Ouedraogo, où des enfants recherchent un faux Ben Laden pour toucher la récompense de sa capture), romantiques (Claude Lelouch, où une femme sourde voit s’effondrer sa relation en même temps que les tours), voire même qui touche à l'expérimental avec le court de Alexjandro Gonzalez Inarritu qui est entièrement dans le noir, sauf de brefs plans où on voit les gens sauter des tours, sans doute le plus rude de tous.
Celui qui m'a peut-être le plus touché est celui tourné par Sean Penn, qui voit Ernest Borgnine en veuf dans la douleur d'avoir perdu son épouse, qui vit dans un appartement sordide où la lumière est cachée par les deux tours qui, lorsqu'elles tombent, illuminent son espace de vie.
Sur le papier, je trouve ça très intéressant de confronter la vision de 11 réalisateurs différents, qui contournent parfois l'exercice, car celui d'Imamura, un soldat tant traumatisé par la Seconde Guerre Mondiale qu'il s'imagine être un serpent, pourrait être un film en soi, mais excepté le dernier plan, il n'a aucun rapport avec le 11 Septembre. Mais je trouve ça trop inégal pour me convaincre totalement.