Après avoir vu par hasard Eastern Boys, je découvre aujourd'hui 120 battements par minutes. Au delà des thèmes, de l'histoire ou de l'image que je laisserai volontiers au jugement de certains bien mieux avisés, je décide ici de rapporter une expérience de simple spectateur.
Je retrouve ici; comme dans Eastern Boys; une formidable capacité de m'inviter à faire l'expérience d'un univers aussi éloigné soit-il. C'est à dire que tout mon être, tout mon corps est englobé par le film. Je vis le film physiquement aussi bien dans les malaises que dans la joie ou les tensions. Il faut notamment souligner que 50% du film nous emmène dans des réunions qui en deviennent si palpitantes qu'il n'est pas rare d'avoir envie de lever la main et de prendre part au débat. Un film qui te questionne et un film qui t'empoigne et t'enserre dans une intemporalité flagrante, celle d'un combat qui est loin d'être terminé. Tout dedans y est beau mais cruel. Les derniers battements du film permettent à nouveau la respiration et le retour à la vie. Un film qui se vit et se ressent bien plus qu'il ne se regarde.