Une excellente prévention dans un excellent film

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre avec ce film. J’étais vraiment très peu renseigné. Allez, je savais juste que ça parlait du SIDA et des homosexuels, sinon, rien.
Maintenant que j’ai vu 120 Battements par Minute, je peux vous dire ce que c’est : la meilleure prévention contre le SIDA. La meilleure. On a tous eu des gens au collège, au lycée qui venaient nous dire qu’il faut se protéger avec des préservatifs, que c’est important, et blablabla. Et bien ce film, nous dit en 2h20, pourquoi, il faut se protéger, quelle sont les conséquences du SIDA et comment des gens au sein d’associations tel qu’Act Up se sont battus pour que les préventions contre cette maladie soient plus nombreuses et ont luttés contre l’indifférence générale dans les années 90.
Ainsi, le film a un aspect très documentaire. Très souvent dans le film, les personnages se retrouvent à une réunion pour organiser des manifestations, pour réfléchir à comment sensibiliser les gens et débattre. Et bien ces nombreuses scènes, ça fait que parler, et c’est passionnant. Franchement, j’ai appris plein de choses et en même temps, on se sent impliqué dans le débat et le film ne dit pas qui a raison ou tort. Le spectateur doit lui-même se forger son propre avis sur les sujets abordés dans ces réunions. Et c’est un très bon moyen pour que le spectateur soit immergé et ça a marché sur moi.
A côté de ça, le film montre de nombreuses actions d’Act Up. Le film est une sorte de témoignage pour nous montrer tout le chemin qui a été fait pour lutter contre le SIDA, pour que nous, aujourd’hui soyons prévenus et protéger de cette maladie. Et vraiment, j’encourage les jeunes de mon âge à aller voir ce film, parce qu’on apprend des choses et que pour le coup, c’est une excellente prévention qui incite à se protéger.
Cependant, 120 Battements par Minute, c’est aussi un film avec pas mal d’émotion. Le film prend également le temps de s’intéresser à ses personnages qui ont le SIDA. Notamment vers la fin, le film nous décrit toute la souffrance que parcourent les gens malades et c’est assez poignant. On s’attache aux personnages, on voit tous les efforts qu’ils font pour faire avancer les choses et même sauver leur peau. Et en même temps, c’est des personnages qui nous font rire, qui s’envoient des blagues. C’est une histoire vraie, je sais pas si les personnages du film ont vraiment existés mais vraiment, on s’attache à eux.
Et le film sait parfaitement doser les émotions. Y a des scènes qui sont très dures, pas drôle du tout, mais en même temps, le film essaye pas non plus d’être tire-larme et ultra-larmoyant. Il se veut vraiment un témoignage des ravages du SIDA. D’un autre côté, on rigole beaucoup, y a pas mal d’auto-dérision, comme la scène des pom-pom girls, c’était osé, mais vraiment amusant. Et les acteurs sont vraiment impliqués. Les acteurs sont excellents, vraiment, que ce soit dans les scènes d’humour, les scènes d’amour, les scènes de drame, ils sont toujours justes.
Et puis, mine de rien, le film fourmille de bonnes idées à la mise en scène. Personnellement, y a une scène qui paraît anodine mais pourtant riche de sens, c’est la scène de la plage (peut-être, vous l’avez oublié, mais perso ça m’a marqué). On a deux personnages face à l’océan qui s’étend à perte de vue. Le cadre donne un sentiment qu’ils sont écrasés par cette immense étendue d’eau (qu’on pourrait assimiler au SIDA). Souvent le film revient sur une scène où les personnages dansent avec un montage ultra rapide mais parfaitement rythmé. Et dans une de ces scènes, le montage fait une transition (sans retirer la musique super entraînante) et on voit des molécules, des microbes s’attaquer à des globules blanc (enfin, je suis pas du tout expert dans ce domaine mais j’imagine que c’est ça). Donc le film ose des choses, il ose vraiment tout.
A un moment, y a une scène d’amour entre deux homosexuels (suggérée). Mais c’est pas grave ! C’est pas du tout mon trip, mais je trouve ça très bien parce que ça sert au propos et le film montre que même si c’est deux hommes, ça reste un acte d’amour. Ce sont deux hommes, mais c’est avant tout deux personnes qui s’aiment, et c’est ce que ce film met en avant dans cette scène.
Donc oui, allez voir 120 Battements par Minute. Regardez ce film pour son message, pour les informations qu’il transmet, pour l’image qu’il donne des homosexuels, pour tout. Parce qu’on s’ennuie pas en plus. Donc vraiment, allez voir ce film, c’est important d’encourager ce genre de production dans le cinéma français, et vous ressortirez de la salle de ciné avec des renseignements et vous dormirez moins bête.

James-Betaman

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