Alors que l´usage des préservatifs est en diminution chez les adolescents et que la prévention semble perdre en efficacité, un film vient jeter un coup de pied dans la fourmilière : 120 battements par minute. Ce film magistral retrace la genèse de la mobilisation contre le SIDA. Loin d’etre un film qui s’apitoie sur les séropositifs, il montre leur rage, leur puissance et leur beauté.
Les personnages débattent, se battent, s’aiment, baisent, souffrent et meurent sous nos yeux. Et nous débattons, nous nous battons, nous aimons, nous baisons, nous souffrons, nous mourons avec eux. Le film est intense, tout comme leur volonté de survivre et de changer les choses. La teinture rouge sang deverée dans le Seine coule peu à peu dans les veines de Sean, puis dans les notres. La souffrance de ce militant devient la notre. Pendant le film, nous sommes ces minorites, ces amants, ces malades, ces survivants. Nous sommes spectateurs et acteurs de leur combat contre le SIDA et pour la vie.
A la fin, un dernier combat. Un dernier battement. Une mort. Un nouveau souffle donné au combat. Et le silence. La générique de fin déroule sous les yeux du téléspectateur. Tout le monde reste assis. Touché, ému, le spectateur semble vouloir continuer le combat. Le film est réussi.