Danny Boyle reste un cinéaste éclectique. Il nous livre ici un film atypique et étrange mais magnifique : "127 heures"
C'est l'histoire d'un type un peu foufou qui part tout seul sans rien dire à personne dans un grand canyon et qui se retrouve bloqué comme un con, un bras sous un caillou. "Oups", comme il le dit si bien. Evidemment, annoncé comme ça, on se dit que le film doit être drôlement chiant. C'est sans compter sur notre fameux Danny ! Dès la séquence d'introduction (les préparatifs du départ) on sait que chaque plan va être léché et millimétré. Les cadrages sont superbes. On alterne entre plans serrés en macro et grandes étendues aeriennes. Le travail de la photo est parfait, les couleurs sont magnifiques et ces ton ocres et bleus donnent un caché édulcoré au métrage assez étrange.
Seulement, une bonne réalisation n'est rien sans une bonne narration. Ici le film esquive le piège principal dans lequel est tombé Burried : l'absence d'introduction. Le film est court (1h34min : c'est bien) et il prend le temps d'installer son personnage. Du coup, durant cette introduction, on a le temps de s'attacher à Aaron pour avoir envie de mieux le connaitre et qu'il s'en sorte. On va partager avec lui ensuite ses délires, sa soif, ses douleurs, ses regrets et tout ce qu'il pourra éprouver, endurer sous le rocher. Au long du film on en apprend un peu plus sur lui, mais toujours par petites touches (à travers ses rêves notamment) et c'est toujours subtil.
On se rend compte alors que notre héros est à l'image de la réalisation : atypique et survolté mais gardant un sang froid extraordinaire et une totale maîtrise de ce qu'il fait.
C'est donc par une performance d'acteur, une réalisation au petits oignons et une narration de qualité que "127 heures" fait mouche. Un huit clos ouvert formidablement tourné.