dur pari que de faire un film avec un seul personnage.
Un espagnol a tenté le truc avec "buried", et il s'est planté. Ennui profond. Pourtant le personnage pouvait communiquer avec l'exterieur.
Là le personnage est seul, sans moyen de parler aux autres, et en plus c'est James Franco l'acteur principal.
Autant dire que ça fait vraiment flipper de découvrir ce film.
Belle surprise.
Après une (longue) intro dynamique à la façon d'un clip, le personnage se retrouve seul au monde, le bras sous la roche. Le film redevient plus calme (heureusement car on frôlait la crise epileptique). C'est alors que Franco sort une très grosse épingle de son jeu d'acteur montrant enfin qu'il a du talent (mais alors, il était bien caché) et arrive à transmettre petit à petit la detresse, la peur, la folie, la schyzophrénie et le courage de cet homme piégé. Toutes ces émotions sont également très bien transmises par une réalisation intelligente de Boyle (utilisation d'effet graphique, de mouvement de caméra, accélération/ralentissement de l'action ...).
Le final, même si on le connait, est d'une force émotive intense après cette heure et demie à souffrir avec le héros.
Sans spoiler, nous savons qu'il se coupe le bras. Danny Boyle choisit de nous le montrer, d'abord la double fracture puis la scène de boucherie. Mais comme Boyle n'est pas un voyeur comme Darren Lyne Bouseman, 127 heures ne se transforme pas en Saw. C'est une scène de violence graphique, mais esthétique. Les plus sensibles fermeront les yeux, ça ne dure que quelques instants très court.
Ajoutons à la performance d'acteur et du réalisateur, une photo magnifique et des plans larges de paysage tout simplement magnifique (et digne des plus beaux documentaires). Danny Boyle nous épate encore et montre qu'il a encore des idées plein la tête. Et c'est une bonne nouvelle!