Pas de bras pas de chocolat
Le dernier clip de Danny Boyle raconte l'histoire d'un ingénieur, donc un gars censé avoir fait des études, qui décide de se tailler une virée dans les rocheuses tout seul comme un con et sans dire à personne où il se casse. Résultat il se pète la gueule dans une faille, un rocher lui écrase le bras, et il se retrouve à faire des cassettes pour videogag dans lesquelles il raconte des conneries en buvant de la pisse, et pour finir il s'ampute le fameux membre pour pouvoir se casser et laisser un bras d'honneur (ha ha ha) à la mort certaine qui semblait l'attendre.
Alors quand bien même l'acte insensé d'Aaron Ralston force le respect et l'admiration, d'un autre côté on ne peut qu'avoir envie de lui dire un truc du genre "pauv' con t'avais qu'à pas te la péter avec ton vélo et ta coolitude de l'extrême et aujourd'hui tu pourrais encore applaudir avec autre chose que tes pieds".
Si à mon avis l'histoire au combien intéressante de notre alpiniste de génie ne méritait pas plus qu'un documentaire de 30 minutes sur les dangers de la connerie en milieu hostile, Danny Boyle, lui, s'est dit qu'il pourrait en faire un bon clip d'1h30 avec pleins d'effets clip années 90 super chouettes. L'introduction tout en finesse en témoigne: des images de foules, de Macdo, de robinet qui fuit en split screen bien lourd pour souligner la terrible ironie ( \o/ ) de l'histoire genre "haaaan mais il va rester coincé tout seul, sans boire et sans manger!!!!! \o/ ".
Ben oui mais pas de bras pas chocolat.
Dans le genre je suis dans la merde jusqu'au cou (parce que je suis une truffe) perdu au milieu de pétaouchnoque les oies, Sean Penn et son Into the Wild a fait beaucoup plus beau et plus gracieux que toi et tes pseudo passages new-age-souvenirs-qui-font-pleurer-c'est-trop-triste-des-yeux mon ptit Danny Boy.
Un passage cependant fonctionne très bien; celui du Mardi dans lequel le personnage de Aaron simule une émission de radio où l'animateur interview notre héros et l'amène à avouer qu'en fait il est trop con, coincé là alors que personne n'a la foutre idée d'où il est et que c'est bien fait pour sa gueule. Le tout sur fond de boite à rire. Pas mal.
Sûrement l'un des acteurs au potentiel énorme les plus mal exploités d'hollywood, James Franco tire son épingle du jeu au milieu du foutraque visuel bâtard et fatiguant de Boyle, et campe à bout de bras (ha ha ha) un personnage tour à tour attachant, agaçant, à la fois sûr de lui et désespéré, et visiblement transcendé par sa terrible expérience.
Alors je dis pas qu'il méritait l'Oscar, mais tout de même faudrait être con pour croire qu'on peut faire le poids en jouant un mec seul pendant une heure trente et qui finit par s'amputer, face à un anglais qui bégaie.