Après une très mauvaise passe en compagnie d'Alex Garland, Danny Boyle m'a semblé nager vers la surface avec Slumdog Millionaire qui avait ravi l'Oscar à David Fincher, en dépit d'un scénar chiant car trop mécanique dans sa première partie et une photo sans aucun travail... Mais bon c'était quand même bien mieux que les saletés indéfendables que sont 28 Days Later et Sunshine !
Le revoilà tout fringuant avec un véritable film de metteur-en-scène. Au sens Hitchcokien du terme : la force du film ne résidant pas dans l'élaboration de son scénario, mais dans la vigueur et l'endurance du réalisateur... Comment filmer un futur-manchot déshydraté pendant 90 minutes ?
Il y parvient haut la main (!) grâce à un découpage varié et énergique, et la performance étourdissante de James Franco, qui porte le film à bout de bras (!).
Multipliant les effets de styles dans la première partie ( splits screens, on voit l'intérieur du tube quand il boit... ) il s'en sert ensuite pour obtenir une clarté sur l'évolution de la situation ( le niveau d'eau qui baisse, etc... ). Par conséquent les artifices employés pour scruter les souvenirs et autres hallucinations de James Franco sonnent tous juste, et ma foi ils sont bien dosés. Et quand il s'attaque à son bras, la vive douleur provoquée par la vivisection du nerf est palpable !
Danny Boyle signe son meilleur film en 13 ans, et si cette année David Fincher gagne l'Oscar, ce serait sympa qu'ils décident de se les échanger pour que la récompense ait un peu de sens !