Je suis très très heureux car c’était le seul film de Pasolini que je n’avais jamais vu. C’est un vrai inédit, extrêmement rare, et donc c’est un vrai plaisir de cinéphile de pouvoir voir ça, qui plus est sur grand écran.
Bon, ce n’est bien sûr pas un film majeur, mais c’est un morceau indispensable de l’œuvre de cet immense génie.
Beaucoup moins poétique dans son montage et son approche que ne le sont les autres documentaires du cinéaste, ses carnets notamment (même dans la Rage, film qui se rapproche le plus de celui-ci dans le fond était troué de percées poétiques dans sa forme). Plus rude, sec, 12 décembre aborde les années de plomb italiennes, et Pasolini construit son film autour de l’attentat de la Piezza Fontana, bombe ayant fait 16 morts et 88 blessés à Milan.
Il reconstitue le drame en donnant la parole aux témoins, aux acteurs,… mais très vite le cinéaste élargit le propos et propose un portrait politique et social de son pays.
Tout n’est pas passionnant, mais il y a, à travers le regard, le choix des entrevues, et le montage, un vrai geste contestataire et révolutionnaire, d’un cinéaste engagé.