Le film a une résonance particulière puisqu'en tant qu'étudiant en médecine, j'ai eu l'occasion de faire un stage dans l'un des services dont on voit les images dans ce film. Par ailleurs, bien qu'ayant choisi une autre spécialité que la psychiatrie, j'ai gardé un vif intérêt pour celle ci.
Donc j'ai vu le film en tant que médecin et lyonnais.
Le sujet du film est très intéressant parce que du côté médical, on connait l'existence de cette audience à 12 jours sans pouvoir y assister. Voir des patients ou des malades en cours de traitement réévaluer la pertinence de leur hospitalisation avec du personnel non médical est quelque chose de tout à fait inédit. Détestant les documentaires militants et racoleur, j'ai particulièrement apprécier l'absence de commentaires ou de narration.
Du reste, les intermèdes tournés dans l'enceinte de l'hôpital sont beaux et touchants.
A titre anecdotique, fréquentant peu les salles de cinéma et d'arts et d'essais, j'ai encore une fois été surpris par la réaction d'une partie du public, qui a éclaté de rire face à quelques répliques de patients.
J'ai aussi cru comprendre que certains spectateurs auraient pu voir dans ce film une critique du pouvoir donné aux psychiatres de priver de libertés des personnes en souffrance, et de l'inutilité voire de la complicité du pouvoir judiciaire face à ça. Alors que cette procédure est en réalité un garde-fous permettant d'éviter des enfermements abusifs ou effectués à la va-vite. Mais une grande proportion de la population - médecins inclus- connait mal la psychiatrie, donc ceci explique probablement cela. D'ailleurs, un film similaire observant le quotidien dans les services psychiatriques pourrait faire un excellent complément à "12 jours".