12 years a slave, dernier film de Steve McQueen (II), qui avait déjà réalisé Shame et Hunger, est un film sur Solomon Northup, Américain au destin tragique, homme libre réduit à l'esclavage puis affranchi. Un film émouvant, touchant, mais pas assez approfondi.


12 years a slave est un très beau film sur l'esclavage, une odyssée touchante et violente qui raconte le vie d'un esclave et de ses congénères. Mais ce film s'attarde là où il ne faut pas, et perd constamment son temps.


1. D'abord, je n'ai pas beaucoup aimé la structure du récit. Au début, on voit Solomon Northup, le protagoniste, dans un champ de coton, puis on le suit jusqu'au soir, tout ça assez rapidement. Puis un retour en arrière assez mal foutu car j'ai dû mettre une ou deux minutes à comprendre ce qui se passait. Ensuite on avance, Solomon se fait capturer -la scène du réveil de Solomon est très troublante et met directement la tension chez le spectateur-, et c'est à ce moment là qu'on rentre à peu près dans l'action, ou devrais-je plutôt dire la torture. Ce n'est qu'au milieu du film qu'on revient à la première scène

Le récit est par contre parfaitement narratif après les 10 premières minutes qui pour moi auraient dû directement commencer par la vie de Solomon avec sa famille. Steeve Mcqueen, le réalisateur, n'a pas su respecter une ligne de récit pendant ce récit. Au lieu de nous livrer un récit totalement narratif comme Tarantino l'a fait pour Django Unchained, il cherche à créer l'émotion dès le départ. Rien de plus touchant que de voir un esclave ramasser dans les champs de coton. Mais une des règles principales du cinéma, c'est d'étudier le caractère d'un personnage et le mettre en avant afin de créer l'émotion ensuite. Car, je vous le dis franchement, je n'ai rien ressentit dans les 10 premières minutes qui n'ont pas leur place dans le film qui n'a pas le temps de raconter 12 ans d'esclavage en 1h40 (2h - 20 minutes pour les dix premières minutes inutiles et la vie de Solomon avant sa capture).



2. 12 years a slave est un film qui a un grand potentiel mais qui ne parvient pas à l'utiliser correctement. Certains personnages, en général les plus intéressants, ne sont pas assez mis en valeur. Par exemple, le personnage joué par Paul Dano, qu'on a trouvé incroyablement bien joué (cet acteur a un vrai talent, malgré le fait qu'il joue toujours les mêmes rôles), est mis de côté seulement un quart d'heure après l'avoir vu arriver. Pourquoi gâcher un personnage moteur pour la suite du récit?
On s'attarde sur les pensées et les réactions du personnage principal pour oublier les autres esclaves comme Patsey. Les émotions du spectateur lorsqu'elle subit le fouet auraient pu être bien supérieur si on connaissait un seul trait de son caractère, à part le fait qu'elle ramasse vite du coton.
Même les films de Charlie Chaplin qui au départ ne se centrent que sur le personnage de Charlot, montrent le caractère et le mode de vie des personnages importants.


3. On s'étale sur des scènes d'une longueur incroyable, mais pourtant inutile (Solomon qui casse son violon, Solomon qui regarde dans les bois), au lieu de jouer sur la longueur réelle du récit et le nombre incalculable d'actions qui se sont passées en 12 ans, car on aurait pu passer que 2 ans seulement se sont passés.



Je me suis attardé sur le scénario, mais qu'en est-il de la mise en scène?
On a un casting de rêve, des couleurs magnifiques, un très beau jeu de lumière. Le film est très bien filmé, choisissant bien les emplacements de longs plans-séquence. Malgré les scènes longues qui coupent tout rythme dans le récit le film, après les 20 premières minutes, reste assez cadencé, pour le pur plaisir du spectateur. Le film est très violent, non pas dans le style de Tarantino, mais beaucoup plus réaliste et donc moins drôle. La BO correspond très bien au film, quand même un peu triste à on goût.

Pour un film touchant et violent au potentiel démesuré mais qui s'attarde là où il ne faut pas, pour un jeu d'acteur incroyable et une formidable mise en scène, 14,5/20
jeunecinéphile
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le 22 févr. 2014

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jeunecinéphile

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