Un film qui parle de l'esclavage avec au casting Michael Fassbender et Benedict Cumberbatch, ça fait rêver. De plus, depuis le temps que j'entends moult éloges sur Steve McQueen, l'occasion était toute faite pour découvrir ce réalisateur.

Autant il est compréhensible que 12 Years a Slave soit multinominé aux Oscars, le genre du biopic sur fond de période sombre de l'Histoire étant typique de ce genre de cérémonies, autant il échappe à tout formatage dont on l'accuse parfois (parce que vous comprenez, il est nominé aux Oscars, il ne peut être que bateau). Au contraire, on voit bien qu'il y a, de la part de McQueen, une démarche esthétique. Certaines scènes, que certains trouveront sûrement longues, sont juste bien pensées : la scène de la pendaison de Solomon, qui doit durer cinq bonnes minutes, si ce n'est plus, est juste essentielle pour montrer l'indifférence qu'ont les propriétaires et les autres esclaves envers cet esclave qu'on ne tuera pas, car il représente un investissement, mais dont on ignore la souffrance. Cette scène est sûrement la plus symbolique du film : longue, représentative de l'insensibilité envers les esclaves et de la douleur qu'ils éprouvent, cela résume bien la condition de Solomon pendant 12 ans.

Ce film aura également réussi à consolider la réputation de bons acteurs : Cumberbatch, dans son rôle de propriétaire désargenté et lâche, attire la sympathie, même si ses choix donnent juste envie de le frapper, et Fassbender, qui incarne Epps, est juste effrayant par son instabilité mentale et le regard productiviste qu'il porte sur ses esclaves. C'est également l'occasion de découvrir Chiwetel Eijiofor dans le rôle de Solomon Northup, personnage tiraillé entre sa recherche de la liberté qu'on lui a volée et son assouvissement forcé par un besoin de survie, mais aussi Lupita Nyong'o, qui mérite tout le bien que l'on pense d'elle à présent, tellement sa prestation est impeccable. Esperons que sa carrière cinématographique continue aussi bien qu'elle n'a commencé et qu'elle ne soit pas récupéré aussi facilement que cela par le tout-Hollywood.

Passons maintenant aux points négatifs du film, qui ne sont qu'au nombre de deux, mais qui m'ont tout de même un peu froissée : primo, la musique. Hans Zimmer est aux commandes, ce qui est assez surprenant par rapport à la réputation de McQueen, plutôt minimaliste dans ses ambiances musicales. Comme demander à Zimmer de faire une composition discrète, c'est bien trop abusé, ce monsieur a donc pris le parti de ne pas s'embêter, et de reprendre tout simplement Time, morceau tiré de la BO d'Inception, d'y apporter deux ou trois modifications et voilà, le tour est joué ! Pour résumer, pendant tout le film (puisque oui, j'ai bien l'impression qu'il n'y a qu'un seul morceau joué durant 2h13), on est là, à se demander où donc avons-nous bien pu entendre cette musique.

Secundo : Brad Pitt. Non pas qu'il ne joue mal, mais j'ai trouvé son rôle tellement facile à assumer. Honnêtement, lorsque je l'ai vu s'opposer à Fassbender, j'avais tellement l'impression d'entendre : "Hé, Michael, je suis le producteur de ce film, c'est la raison pour laquelle je te dis que l'esclavage, c'est pas bien". Attention, je ne critique pas le rôle en soi, juste le fait que bizarrement, on l'ait attribué à Brad Pitt.

Bref, 12 Years a Slave, c'est un vent d'espoir cinématographique en cette année 2014, qui commence bien et qui, espérons-le, continuera sur cette voie.

PS : Je dédicace cette critique à tous ceux qui m'ont lâché pour aller voir le dernier Miyazaki.
Nolwenn-Allison
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le 31 janv. 2014

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Nolwenn-Allison

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