Bon, c'est pas mal quand même. Pas franchement fan de Miike depuis toujours alors que j'ai tout de même mangé une bonne partie de sa filmo, voilà enfin un film qui prend son temps, tient son cap et s'apprécie simplement.
Pourtant, on sent bien dès le début que Miike a du mal à contenir son côté "prends ça dans ta face c'est gratuit !" ce qui encore une fois annihile pas mal du relief possible et voulu à l'oeuvre. Miike ne peut s'empêcher d'en faire trop :
couche 1 : une pauvre femme au visage fou
couche 2 : elle a les 4 membres coupés
couche 3 : elle se montre nue à genoux et face caméra
couche 4 : elle est rachitique. Il n'y a plus que les os.
couche 5 : elle n'a plus de langue, écrit difficilement avec un pinceau dans la bouche et elle bave
couche 6 : elle se casse la figure par terre et s'agite comme elle peut
couche 7 : elle crie comme une bête enragée les yeux injectés de sang
Est-ce vraiment nécessaire d'en faire autant ?...
Mais Miike fait l'effort, il se contient magnifiquement pendant 1h30. Il respecte le plus scrupuleusement possible l'excellent film original de Eiichi Kudo de 1963 et s'appuie sur la grandeur des 7 Samouraïs pour consolider son socle aventureux. Il installe le cadre, les personnages, les prises de vue travaillées avec un beau budget bien utilisé, et c'est tout à son honneur. Mais on voit bien aussi que tout ça n'a pas franchement le fond qui cautionnerait cette ambiance de chambara traditionnel. A partir de 1h30, Miike n'en peut plus et le carnage commence pour ne plus s'arrêter jusqu'à la fin.
Oubliez les tactiques de combats à la 7 Samouraïs, les réflexions qui approfondissent les guerriers où les réactions logiques. Miike n'en peut plus de ne pas avoir encore frimé ! Il va donc te mettre une bonne grosse couche de 10 jeunes guerriers qui lâchent leurs arcs (!?!) et sautent à pieds joints du haut des toits, seuls au milieu de deux cents samouraïs expérimentés, comme ça juste pour la frime, et hop, un Kikuchiyo carrément immortel en bonus, et hop des boeufs en flamme pour le style... Arrêtez de vouloir me faire avaler que c'est le sens de l'honneur, ça ne marche pas.
Mais bon, c'est super hargneux et pas trop épileptique en plus, et le cast est costaud et agréablement au taquet. Bon au bout de 2h, Miike n'en peut plus de ne pas avoir mis ses grosses focales tremblotantes, alors il t'en met une bonne grosse couche bien sale. Mais on ne lui en voudra pas (trop). C'est quand même du plaisir et un sacré massacre de 50 minutes et on est bien content quelque part de voir Miike en forme, tout cela est passé vite et bien.
Bien joué Miike !