Miike réalise un film d'action d'une efficacité déconcertante. Divisée en deux parties, la première installe méthodiquement les enjeux et les personnages pour que le public puisse se concentrer corps et âme sur l'affrontement des plus épiques. On ne peut s'empêcher de penser aux Sept Samouraïs de Kurosawa, particulièrement avec un personnage tout ce qu'il y a de plus Mifunien, la différence étant que nous n'aurions jamais pu voir chez le grand maître une fin comme celle que nous offre Miike et c'est peut-être là où se situe le symbole du fossé générationnel, une certaine idéologie.
Au final, le constat à en tirer est simple : 13 Assassins est un film réussissant avec un malin plaisir à reprendre et détourner les codes d'un genre presque éteint. Takashi Miike ne peut prétendre à la grandeur d'un Kurosawa, mais on lui reconnaît sans concessions son talent pour réaliser des films avec une frénésie contagieuse. Le sentiment de voir un enfant gâté jouer avec l'héritage que sa famille a construit pourrait venir à l'esprit, pourtant il nous replonge avec nostalgie dans un univers que le cinéma a délaissé. Pour cela, son exécution est bien plus appréciable que la vaine, mais honorable tentative de Tsui Hark d'attiser la flamme fantôme de son propre cinéma avec son Detective Dee.
Mention à la scène des katanas: badass au possible!