William Castle est un producteur et réalisateur de séries B horrifiques, qui a eu son petit succès dans les années 1950 et 1960. Ce n'est pas tant pour la qualité de ses films que pour son sens de la promotion. Pour 13 Ghosts en 1960, les spectateurs devaient porter des lunettes pour pouvoir voir les fantômes à l'écran. Le slogan marketing affirmant que les courageux choisiraient les lunettes, les chochottes regarderaient le film sans les fantômes.


Comme tout film d'horreur un tant soi peu remarqué, le film a eu droit à son remake. Plus de lunettes pour le spectateur de 2001, même si elles ne disparaissent pas du film. La nouvelle version secoue l’original, en modifiant l'histoire et en mettant une bonne louche d’effets spéciaux.


Arthur a un peu le moral dans les chaussettes. Sa maison a brûlé, sa femme est morte, il n'a plus beaucoup d'argent. Heureusement, il a l'amour de sa fille et de son fils. Et l'héritage d'un oncle lointain apparaît, ouf. Il lègue à son neveu une étrange maison, toute de verre et de métal. Mais il semblerait que les nouveaux occupants doivent cohabiter avec douze fantômes relâchés de leurs prisons. Des lunettes spéciales permettent de les voir, avant qu'il ne soit trop tard.


Thir13ens ghosts (oui, le langage 1337 était cool à l'époque) a de l'allure, c'est sûr. Le décor est un personnage à part entière, avec ses grandes plaques de verres et ses inscriptions latines, ses mécanismes qui se déclenchent régulièrement. Les 12 fantômes se rapprochent plus du mort-vivant que du fantôme évanescent, mais leurs maquillages et leurs tenues font de chacun d'entre eux un personnage unique.


La réalisation est soignée, certains plans sont très réussis. La scène d'ouverture de la famille est poignante. Tout est réalisé avec un certain soin, dans le choix des cadrages ou de la lumière, pour s'accorder au mieux à la contrainte de ce décor tout de verre et de métal.


Et puis, il y a les personnages et l'histoire. Cela commençait bien, la scène de présentation de la famille nous avait ému, quelques bribes du plan de l'étrange oncle nous avait été révélées. La curiosité avait été soigneusement titillée.


Et puis bon, la lassitude s'installe. Il s'agit toujours de survivre dans les couloirs. Et quand on n’y est plus, il faut y retourner, parce que les enfants se sont fait capturer. Arrive alors un rebondissement sur l'existence du treizième fantôme, avant que tout ne soit gâché par la révélation d'un traître. Et vous savez aussi bien que moi que si ce qu'a fait avant ce traître ne coïncide pas avec son véritable but, cela laisse un parfum de rebondissement gratuit et mal réfléchi.


Ce qui aurait pu fonctionner si le film avait gardé le côté série B de l'original, mais ici le film se prend au sérieux. Il ne sait pas adopter le pas de côté qui aurait pu le faire adopter par un public qui aurait accepté ses défauts. Il y avait quelque chose à creuser dans les fantômes très bigarrés, et c'est dommage qu'ils servent avant tout de croque-mitaine. Pour les personnages vivants, il aurait fallu les développer de manière moins lisse. La famille est une famille américaine, unie dans l'adversité, aimante, point. Les autres personnages, comme le médium ne sont pas crédibles.


Il faut bien avouer que tout le monde joue assez mal, malgré l'expérience de certains. Je ne relèverais pas leurs noms, par charité, mais attention.


Malgré quelques scènes violentes et crues, le film n’offre de plus aucun sentiment de peur, pas le moindre frisson. Dès lors, vous comprendrez que 13 fantômes soit un film dont la réception ne peut être que mitigée. Il s'applique sur certains points, et néglige ou rate d'autres. Il a de la gueule, merci le gros budget de 42 millions de dollars. Mais il installe la lassitude puisque l'histoire n'a pas d'intérêt et qu'il n'effraie en rien. Selon l'expression, il se laisse regarder. Mais une seule fois.


Le film a été parodié avec Thirteen Erotic Ghosts, un film érotique lesbien. Cette information est offerte pour votre culture.

SimplySmackkk
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le 29 sept. 2019

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