Depuis 10 ans, la filmographie de Michael Bay se résume à 2 films indépendants noyés au milieu d'opus de Transformers. On pense ce qu'on veut de cette franchise (je trouve le 1er sympa, le 2ème naze, le 3ème juste excellent et le 4ème pas trop mal) mais elle a tellement accaparé le réalisateur américain que l'on en avait presque oublié à quel point il avait pu réaliser d'excellents films "one stand" (des films seuls, sans suite, si vous préférez). Heureusement, en 2013, "No Pain No Gain" est venu nous le rappeler et de manière brillante. "13 Hours" vient nous confirmer qu'il ne faut pas oublier cet autre Michael Bay.
Pourtant, une question légitime me vient à l'esprit après ce "13 Hours" : à 52 ans, Michael Bay commencerait-il à se calmer ? On le sent en effet moins pressé que d'habitude de faire tout exploser. Dans ce film, Bay prend le temps d'installer l'histoire, le contexte géopolitique assez récent et assez embrouillé, il prend également le temps de présenter ses personnages, leurs pensées, leurs attaches, leurs objectifs, leur histoire pour que l'on s'attache un peu plus à eux et que l'on comprenne mieux, par la suite, les choix qu'ils feront.
Ce côté plus réfléchi m'a beaucoup surpris de la part du réalisateur mais je l'approuve car cela sert l'intensité dramatique du film. On a certes à faire à un manifeste républicain à la "American Sniper" mais le patriotisme n'est pas forcément aussi exacerbé que dans l'oeuvre de Clint Eastwood puisqu'ici ce ne sont pas des soldats américains qui combattent mais une équipe de sécurité.
J'apprécie le courage de l'équipe de traiter d'un événement aussi récent : l'attaque de Benghazi est une histoire vraie et s'est déroulée le 11 septembre 2012. Le film est donc sorti moins de 4 ans après les attaques.
Pourtant, on n'a pas l'impression d'un flou artistique ni d'une lecture trop nette des événements qui signifierait forcément une lecture biaisée pour des histoires aussi complexes : en d'autres termes, on ne sent pas que l'équipe s'est trop précipitée quitte à ne pas avoir suffisamment de recul sur ce qui s'est passé. On sent au contraire qu'ils se sont bien documentés et que, pour les passages où ils n'étaient pas certains de la véracité historique, ils ont préféré rester flous.
C'est une bonne chose pour respecter l'histoire de ces personnes. D'ailleurs, j'en profite pour souligner que le casting est impeccable : ils ont recruté des hommes avec la tête de l'emploi mais aussi de bons comédiens. Je découvre la plupart. En réalité, je ne suis familier qu'avec Toby Stephens (le Capitaine Flint de la série Black Sails dont le producteur délégué est un certain Michael Bay) qui ne joue ici qu'un rôle secondaire.
J'ai donc fait pas mal de découvertes et j'ai passé grâce à eux un bon moment de cinéma. Continue sur cette voie Michael !