L'ensemble souffre d'un orgueil mal placé, c'est que le réalisateur s'attarde sur des sur-significations plutôt grasse et bâtarde et le tout dans le but de marquer son film d'une signature d'auteur. Le film reprend tout les éléments classique du film d'art au point que cela en serait parodique, blanc et noir avec très forte présence du grain à l'image, dialogue minimaliste à tendance existentialiste, image fixe comme conclusion; le réalisateur tente d'appuyer ses choix; l'absence de couleur tente de renvoyer à une vision dichotomique du monde, mais échoue car dès le début on nous présente le monde du personnage comme merdique, du coup ce choix le rend excessif dans le besoin de signification; les dialogues minimalistes pourraient être pardonnable, sauf qu'ils sont risible dans la mesure que soit ils sont utilisés comme contre-point au sombre jeu ce déroulant durant le récit, le rendant du fait même encore plus désespérant, mais aussi qu'on tente d'insérer une forme de commentaire existentialisme sans raison aucune; l'image finale ne semble être là que pour enfoncer les clous sur un film qui a eu trop tendance à défoncer les portes ouvertes.

Puisque son réalisateur veut qu'on le considère comme auteur, voyons ce qu'il a dire. Sébastien jeune travailleur clandestin pauvre tombe sur l'opportunité de gagner beaucoup d'argent à travers un jeu qui consiste à survivre à une version géante de la roulette russe. Le film s'articule donc sur la déshumanisation de l'être à travers un jeu à la logique quasi mécanique, où la seule ouverture provient d'une chance aléatoire. On devine aisément que tout cela n'est qu'une métaphore sur la vie et le travail, sur l'existence et la survivance dans ce monde que les clandestins doivent subir et qu'ils finissent tous par brûler leurs êtres. Tout un programme, surtout affreusement niais à force de pessimiste; c'est simple le réalisateur ne laisse aucune ouverture dans sa vision glauque du monde, mais correspond avant-tout à une volonté d'imposer sa présence, soyons pessimiste pour le fuck d'être pessimiste, car c'est ça un film d'auteur.

Malgré tout Baluani possède un certain talent, rendant encore pire les choix de réalisations qu'il a entreprit. On ne peut nier qu'il contrôle ses thèmes, tout est lié à la chance, c'est par hasard que Sébastien trouve l'enveloppe menant au jeu, et le tout le long du film tout ne sera tissé que de coup de chance ou de malheur, mais en même temps ce signe de maîtrise démontre ce qui ne vas pas dans l'ensemble, il n'y a rien d'autre, l'oeuvre est sec à trop vouloir vendre son message. Le film parle et choisit le langage approprié et ne se concentre que sur celui-ci, d'un point de départ lourd on arrive épuisé à la finale, non pas émotionnellement car cet acte est réalisé dès les 5 premières minutes du film, mais bien épuiser car notre cerveau ne peut plus prendre cet excès de significations; les acteurs jouent mécaniquement, les cadrages sont coupé net et rempli d'un déterminisme par la façon dont le personnage y rentre et se pose à l'endroit prévus, et ainsi de suite. Ne parler que d'un thème et ne jamais y sortir fait qu'on comprend bien trop facilement le récit, on devine les grandes lignes en avance et chaque séquence est une confirmation, ce déterminisme enferme le film dans une logique bien trop simple à saisir. C'est aussi ce rythme ou plutôt son absence, car ne viser plus bas que bas ce n'est pas du rythme, mais simplement tenir la note le plus longtemps possible et jouer la prochaine sur le même ton et vitesse, alors que le rythme c'est un ensemble des notes plus hautes et plus basses, des vitesses différentes, un ensemble de ton qui peuvent viser un decrescendo mais avec de brèves remonté.

À trop vouloir signifier, à trop vouloir être auteur, à trop vouloir être pessimistes, c'est une oeuvre fermé et sans avenir qu'offre Gela Babluani.
Signas
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le 4 oct. 2010

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Signas

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